RDC:Transports : Les conducteurs kinois défient l’autorité et paralysent la capitale.
Kinshasa.
La date du lundi 20 janvier 2025 marquera pour longtemps la mémoire du Gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba.

L’ultime grève des transporteurs kinois est un défi ouvert lui lancé à la figure.

Il relève de sa responsabilité à rétablir l’ordre et la discipline dans ce secteur public qui commence à trop bien faire dans le désordre.
Ce lundi matin, dès 7 heures, tous les transports en commun ont vidé le terrain des lignes de la capitale. C’est le désert total sur toutes les artères.

Le mot d’ordre de grève générale a été respecté par les chauffeurs kinois. Le bras-de-fer avec l’hôtel de Ville est en action depuis ce matin. Il intervient exactement après le moratoire de 10 jours que le ministre provincial des transports et mobilité urbaine avait accordé.

Qui va fléchir entre l’exécutif provincial et le front des chauffeurs avec l’Association des Chauffeurs du Congo, ACCO? Qui va finalement céder dans cet affrontement qui dure ?

En attendant de le savoir, la population trinque. Plusieurs employés, citoyens et citoyennes, sont dans la galère avec cet handicap sérieux qu’est l’absence des transports en commun. Les rares motocyclistes audacieux de prendre la route fixé à plus de 10.000 francs congolais la moindre petite course.

Kinshasa est une ville aux distances kilométriques pour se permettre de les couvrir à pied.
On ressent le choc de la grève sur les arrêts où certaines personnes, déterminées et celles obligées de bouger, font le pied de grue dans l’espoir d’attraper un transport or, le mot d’ordre est aussi une menace et mise en garde contre tout transporteur qui se risquera de le violer.

On nous apprend qu’à la Tshangu, vers Pascal, un bus récalcitrant a été incendié, le chauffeur passé à tabac et un autre, dans la même tentative, à Selembao, a été caillassé.

C’est une situation des plus difficiles. D’une part, les autorités ont décidé de fixer une nouvelle grille de tarification des prix des courses de transports urbains et, d’autre part, les transporteurs en commun protestent et refusent de suivre. C’est une anarchie caractérisée.

L’ État, c’est non négociable, reste le garant de l’ordre public et, les autorités instituées le représentent dans la cité. C’est à elles que l’on doit rendre des comptes et tout le respect qu’elles méritent. Au cas contraire, c’est la jungle. Personne ne veut cela, en premier : la population.
Mais, la population, c’est tout le monde, les autorités et les transporteurs y compris !

Les revendications des transporteurs ne sont pas des exigences incontournables. l’État congolais devrait battre le fer lorsqu’il est encore chaud et une fois pour toutes. L’intérêt général en dépend.
Le gouvernant doit demeurer au-dessus du gouverné et non l’inverse.

Il est temps de démontrer la puissance et la supériorité de l’État dans sa juridiction. Des décisions conséquentes doivent se prendre pour servir de leçon aux rebelles et tout autre individu contre l’autorité établie. C’est une question de vie ou de mort de l’État dans l’opinion publique déjà très tendue et fatiguée par ses interminables tiraillements autour des transports. Ç’a assez duré !

La priorité, pour la situation actuelle, c’est satisfaire la population qui a cruellement besoin de ses moyens de transport pour ses déplacements. Si les transporteurs veulent supplanter l’autorité de l’État, il faut s’en passer en proposant l’alternative des transports plus faciles à gérer : Ceux de l’État, un point c’est tout ! En d’autres termes, l’État n’a qu’à créer, très rapidement, dans un délai court, d’autres compagnies publiques des transports ( Transco est une goutte dans la mer) avec des prix qui vont casser toute concurrence.

Daniel Bumba Lubaki risque de perdre, par ce baptême de feu lui opposé par les transporteurs kinois, ( parmi les plus incorrigibles de la planète), cette autorité et image qu’il n’a même pas encore édifiée comme potentiel Gouverneur d’une des villes les plus peuplées du monde.

Cette circulation paralysée est un message du désordre à l’ordre dans un conflit où les spectateurs sont les usagers qui tremblent, en se demandant lequel des deux adversaires va gagner, bien qu’ils soutiennent l’ordre.
La rédaction.
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