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Mines et industries : l’or africain dépouillé sans merci

Mines et industries : l’or africain dépouillé sans merci

En Afrique, l’or est, pour la plupart, tiré des extractions artisanales qui résument la véritable industrie aurifère des états du continent pris au dépourvu, en raison de l’absence d’une administration régulièrement organisée.
C’est donc, faute d’un contrôle et d’une surveillance des circuits informels de l’extraction aurifère, du reste, mal connue et non répertoriée que la contrebande apparaît et demeure l’option la plus indiquée pour tous les clients acheteurs de ce précieux minerai.
Encore aujourd’hui, la contrebande d’or a toujours de l’ampleur dans presque tous les pays africains qui en regorgent.

IMG-20240601-WA0018 Mines et industries : l'or africain dépouillé sans merci

Des révélations dans la presse internationale font état d’au moins pour une valeur de 35 milliards de dollars aux prix actuels du marché d’or qui sont vendus sans aucune traçabilité officielle.
En 2022, selon toujours des sources d’enquêtes des journalistes, ce sont à peu près 435 tonnes de métal jaune qui ont été exportées d’Afrique dans ces conditions assez renversantes.

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Le métal précieux joue un rôle déterminant dans les économies africaines et constitue une « source de revenus pour des millions de mineurs artisanaux. Il est également l’une des « principales sources de recettes pour de nombreux Etats ». Revers de la médaille, il permet aussi le « financement de groupes armés » et terroristes, notamment dans la région du Sahel et est la cause « de graves violations des droits humains et dégradations de l’environnement ».
« Faire la lumière sur le commerce de l’or africain est indispensable afin de mettre les États et l’industrie face à
leurs responsabilités ». L’essentiel des volumes de cet or provient de 12 pays, dont le Mali, le Ghana et le Zimbabwe.
Une fois extrait,le métal est ensuite envoyé à Dubaï aux Émirats Arabes Unis, plaque tournante de l’or de la contrebande venue d’Afrique, a dénoncé le rapport d’enquêtes. Il ressort qu’entre 2012 et 2022, les Emirats Arabes Unis « ont importé 2.569 tonnes d’or africain qui n’ont pas été déclarées à l’exportation », soit 115 milliards de dollars.
Selon une ONG européenne, plus de « 66 % de l’or importés aux Emirats arabes unis en provenance d’Afrique a été exporté en contrebande » en 2022.

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Tout cet or arrive dans la cité de dubaï par avion, en soute, dans des bagages à main, sur des vols de lignes classiques ou même par jet privé.
L’envolée, des cours de l’or, n’est certainement pas de nature à dissuader les orpailleurs illégaux en Afrique car, sur le continent, la production d’or artisanal, qui échappe continuellement à tout contrôle des autorités, a doublé en presque
dix ans.
Les calculs de l’enquête, de l’ONG Swissaid, publiés dans un rapport intitulé « Sur la piste de l’or africain », l’organisation estime que l’or non déclaré représente entre 321 et 474 tonnes par an, au bénéfice de Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, qui constitue la plaque tournante
de ce commerce, au vrai sens du terme, maffieux.
Entretemps, les Emirats Arabes Unis, suivant une logique variée, ne peuvent pas être tenus responsables des défauts d’enregistrement et des failles des douanes de pays africains face à cette gigantesque fraude déguisée et subtile.
Les Emirats ne sont pas le seul pays à être épinglé par le rapport. La Suisse, qui abrite le plus grand nombre de raffineries d’or au monde, a importé 1.670 tonnes d’or de Dubaï.
Selon la législation de la confédération helvétique, le dernier lieu de transformation fait office de lieu d’origine, ce qui l’exempte de toute complicité tacite dans ce trafic illégal d’or dans les pays africains. Cependant, cette situation est problématique, car, depuis de nombreuses années, de l’or de cette contrebande, potentiellement lié à des conflits et à des violations de droits humains, atterrit en toute légalité en Suisse qui abrite d’autres capitaux issus des origines douteuses et non tracées.

Guy ILUNGA KABAMBA ( Tiré et résumé de la presse internationale).

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