×

Sécurité et souveraineté nationale : Le départ total de la MONUSCO, trop tôt ou pas du tout, pour la suite !?

Sécurité et souveraineté nationale : Le départ total de la MONUSCO, trop tôt ou pas du tout, pour la suite !?

Selon un rapport commandité par le Réseau Africain du Secteur de Sécurité (ASSN) en partenariat avec le Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de la Justice (RRSSJ), la république démocratique du Congo n’est pas à même, toute seule, de remplacer les casques bleus ni d’assurer la sécurité sur son territoire.

Cette conclusion, présentée mercredi dernier, 12 juin 2024, concerne particulièrement le retrait de la MONUSCO en RDC : enjeux et perspectives.

IMG-20240615-WA0011 Sécurité et souveraineté nationale : Le départ total de la MONUSCO, trop tôt ou pas du tout, pour la suite !?

3 chercheurs congolais dont, deux juristes internationaux, professeur Balingene Kahombo et le doctorant Joseph Cihunda Hengelela, associé au philosophe et criminologue spécialiste en sécurité intérieure, Jean-Rene Mabwingo, est une évaluation critique du processus de désengagement définitif de la MONUSCO du territoire congolais.

Des documents stratégiques élaborés par les Nations Unies et la RDC au sujet du désengagement, ces enquêteurs avancent plusieurs raisons pour expliquer l’incapacité des autorités congolaises à prendre le relais de la MONUSCO, la plus importante étant la déstructuration de ses forces de défense et de sécurité ainsi qu’un appareil de justice inefficace, dont la réforme n’a pas encore été couronnée de succès. Ils notent également la légitimation des groupes armés sous le vocable de « Wazalendo » (résistants) au lieu de les désarmer et de démobiliser leurs membres.

IMG-20240615-WA0012-1024x593 Sécurité et souveraineté nationale : Le départ total de la MONUSCO, trop tôt ou pas du tout, pour la suite !?

Les données recueillies et analysées montrent que le gouvernement congolais n’a pas encore fait les progrès escomptés pour rassurer sur sa capacité à prendre la relève des contingents onusiens, surtout dans les zones à haut risque ou affectées par des conflits dans les provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les acquis de la transition vers le désengagement complet de la mission ne sont pas non plus bien préservés faute d’entretien des bases et équipements transférés à l’État congolais et de la prise en charge effective des agents de sécurité qui les exploitent.

À part l’incapacité des autorités congolaises à prendre le relais de la MONUSCO, les chercheurs ont relevé un autre constat : la nécessité de mettre en œuvre la réforme et d’améliorer la gouvernance du secteur de la sécurité. Un autre défi est d’assurer la bonne gestion par le gouvernement congolais des acquis de la transition vers le désengagement onusien complet.

La prolongation du mandat de la MONUSCO pour une année, l’une des pistes de solution

Cette étude formule plusieurs recommandations. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de la gouvernance sécuritaire, en commençant par l’accélération de la réforme de l’armée, de la police et de la justice. Cette recherche recommande également la relance du dialogue politique avec tous les groupes armés, ce qui permettra, à son tour, la bonne exécution du P-DDRCS et la réduction des conflits ethniques.

À défaut d’adopter cette solution flexible, et pour éviter l’erreur commise lors du retrait de l’Opération des Nations Unies au Congo (ONUC) en 1964, lequel avait culminé avec l’embrasement total du pays, il faudrait envisager la conclusion d’un accord de poursuite de partenariat permettant non seulement les opérations civiles post-retrait de la MONUSCO, mais aussi la coopération militaro-sécuritaire pour continuer à assister la RDC dans la restauration de la paix et le maintien de l’ordre public sur son territoire.

Cette étude a été réalisée dans le cadre du programme Just Future (JF). Les recherches et enquêtes de terrain ont été menées dans les villes de Kinshasa, Goma et Bukavu du 26 février au 31 mars 2024.

Share this content:

Laisser un commentaire