Production du passeport congolais : Une affaire des confusions sans fin
Affaires étrangères.
Les journaux belges « Le Soir » et » De Standaard », informent que, malgré une enquête ouverte en 2017 par le parquet fédéral belge pour corruption, la société belge Semlex, à travers sa filiale congolaise Locosem, continue d’imprimer les passeports congolais.

C’est fort comme violation judiciaire et audace pour un contrat expiré avec la république démocratique du Congo.

Ce qui est plus renversant est que la société Semlex, propriété de Monsieur Albert Karaziwan, un belge d’origine syrienne, se soit permise de continuer à couvrir un marché alors que la RDC a déjà renouvelé avec une entreprise allemande » Dermalog », cette opération, cela, depuis décembre 2022.

C’était un nouveau contrat de 48 millions de dollars qui devrait permettre à Dermalog et ses partenaires, de prendre le relais, là où Semlex s’est arrêtée. Plus, Semlex n’était plus éligible à ce marché, faute d’une certaine opacité, dans la répartition des intérêts qui ne privilégiaient pas le trésor public congolais.

Pour information, Semlex avait été choisie en 2015, par le régime de Joseph Kabila, pour produire des passeports congolais pendant une durée de cinq ans. Seulement, bien que le contrat soit expiré, cette société belge n’a toujours pas cédé la production des passeports, bien que son contrat soit annulé. Pourquoi ?

Cette situation incroyable, qui a duré depuis quatre ans, aurait rapporté à l’entreprise belge plusieurs millions de dollars par an. Ce qui n’est pas légal parce qu’il s’agit d’une libéralité grave pour notre chancellerie, un tort pour la sécurité du passeport congolais et un détournement des droits financiers congolais au profit des individus.
On se demande comment un premier contrat, d’un fournisseur, bel et bien arrivé à son terme, peut-il continuer, alors qu’un autre fournisseur, recruté conformément aux procédures, par un pays demandeur, est déjà à l’œuvre ?

Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), préoccupé par cette terrible confusion autour de l’un des plus importants attributs de souveraineté d’un état, recommande aux autorités de la république démocratique du Congo de prendre les dispositions qui s’imposent contre ce forcing suspect de la société Semlex ; au cas contraire, dans la législation internationale, l’État congolais pourrait subir des poursuites pour blocage et non respect des termes concernant l’exécution conforme d’un contrat signé avec Dermalog.

Ce qui chiffonne tout entendement est qu’en 2023, le groupe Dermalog avait annoncé avoir signé, avec la république démocratique du Congo, un contrat pour la production de 40 000 carnets de passeports, mais à ce jour, la société Semlex, dont le contrat a expiré depuis 2020, a continué de fournir les passeports et, Locosem, une de ses filiales, dans ce deal, aurait même commandé 200 000 nouveaux carnets.
Il y a comme une anguille sous roche du côté congolais.

Le ministère des Affaires étrangères congolais n’a pas encore donné des réponses attendues concernant cette situation qui implique la filiale Locosem.
Entretemps, du côté du groupe Dermalog, on s’impatiente de sécuriser les termes engagés pour une pleine mise en œuvre et s’éviter une concurrence clandestine et déloyale.

Le niveau des embrouilles, en RDC, est de loin plus enfumé, que partout ailleurs. Il y a des individus qui hypothèquent la souveraineté de toute une nation pour des intérêts non seulement particuliers mais, réellement insensés, inconscients et dangereux. Les bizarreries qui entourent le contrat de Semlex signé avec la RDC, le prouvent :
- Le prix de vente du passeport était passé à185 dollars, soient167euros, dans un des pays les plus
pauvres au monde. - Deux tiers des revenus générés par la vente du passeport revenaient à Semlex, le reste à des particuliers de l’Etat congolais.
- Montant de l’investissement prévu par Semlex : 222 millions de dollars.
- L’agence de presse Reuters révèle, en avril 2017, que le deal prévoit en fait qu’un tiers du prix de chaque passeport soit reversé auprès d’une société des Emirats arabes unis, LRPS Ltd, dont l’unique actionnaire est
une proche du président Joseph Kabila.

Cependant, la crainte d’une main noire locale n’est pas à négliger car, il y a des failles dans l’administration aussi qui a profité du vide qui a suivi l’expiration de ce contrat étrangement déséquilibré entre Semlex et la RDC.
La vérité est que, dans une discrétion entretenue, Semlex n’avait pas totalement passé la main malgré l’expiration de son contrat.
Il y aurait eu un second mini-contrat, signé le 20 octobre 2020, entre le ministère des affaires étrangères avec la société Locosem, qui n’était qu’une filiale de Semlex, pour une durée de douze mois.
L’imbroglio est accompli!

Aujourd’hui, toutes les zones d’ombre doivent être évacuées, en RDC et à l’étranger, de ce secteur hautement sécuritaire qu’est la production des passeports qui pourraient s’imprimer sur place, avec l’hôtel des monnaies en dépit des bruits qui se rapportent que le pays n’est pas capable d’assurer tout seul cette opération de fourniture des passeports à ses concitoyens et concitoyennes!

Incroyable ! Comment cela est-ce possible ?!
La rédaction.
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