Pacte Social ECC-CENCO: Une médiation en dents de scie.
La délégation des émissaires du Pacte Social pour la cohésion nationale est arrivée ce mercredi 12 février à Goma.

Composée des délégués de la CENCO et de l’ECC, cette équipe, après des consultations à Kinshasa, s’est engagée de prendre langue les rebelles du M23 et de l’AFC de Corneille Nangaa.

C’est une mission difficile d’autant plus qu’à Kinshasa, des voix de protestation s’élèvent contre cette démarche qui n’a pas obtenu l’assentiment de la présidence de la république.

Pour le camp présidentiel, il faut élargir la médiation pour une meilleure inclusivité.

Raison pour laquelle, le chef de l’État, Félix Tshisekedi a reçu, mardi 11 février à la Cité de l’Union Africaine, plusieurs responsables d’autres confessions religieuses de réveil et indépendantes.

A ce stade, les membres de la CENCO et de l’ECC, qui ont pris déjà contact avec Corneille Nangaa à l’hôtel Serena de Goma, courent le risque de s’être déplacés pour rien, si leur plan de sortie de crise intitulé « Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs » n’est pas approuvé par le camp présidentiel qui dénonce l’ombre des pays étrangers derrière la rébellion.

Parmi les membres de la délégation il y a Mgr Fulgence Muteba, président de la CENCO, Révérend André Bokondoa, président et représentant légal de l’ECC, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO et Révérend Eric Nsenga, secrétaire général de l’ECC.

En plus, ce qui intrigue est que la délégation de la CENCO-ECC a dû transiter par Kigali pour entrer à Goma par le poste frontalier de la grande barrière. A Kinshasa, cette initiative trop libre est considérée comme une preuve de plus de la partialité de l’église catholique, en particulier.

Le parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et de la plateforme Union sacrée de la nation (USN) ont publiquement désavoué la démarche de la CENCO-ECC qui n’a pas « voulu attendre la position finale du Garant de la nation » en dépit de la réalité qu’il faut un plus large consensus national, politique et des autres couches sociales pour consolider le dialogue de ce Pacte Social en vue de la stabilité effective de la région.

N’empêche que c’est la démarche des églises catholique et protestante qui prend en compte même les groupes armés coalisés avec les États étrangers pour les associer à ce dialogue.

Les craintes d’un recommencement des manœuvres extérieures, dans ce cas, ne sont pas à négliger.

Finalement, la question de crédibiliser la médiation se pose désormais tant que le groupe CENCO-ECC n’a pas fusionné avec celui des autres principales confessions religieuses du pays dont: L’Église de réveil du Congo, la communauté musulmane, l’Armée du Salut, l’Église Kimbanguiste, les Orthodoxes et l’Église des Noirs qui ont répondu à l’appel du chef de l’État.

Espérons que des conflits politiques, on assiste aussi à des conflits des leaders religieux dans la réflexion sur les grandes questions sociales et politiques qui préoccupent la population congolaise.

L’évêque Ejiba Yamapia, porte-parole de la délégation du nouveau groupe des leaders religieux, a affirmé que le rôle des confessions religieuses est essentiel dans la médiation et l’apaisement du climat politique.

La République démocratique du Congo étant un pays laïc, il faut réunir les tendances générales et diverses à la même volonté d’unir la nation au-delà des clivages politiques et identitaires. Ce qui va, à coup sûr, renforcer la confiance de la population envers ce Pacte Social.
Wait and see.
La rédaction.
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