Mesures de barrage à l’importation étrangère, hâtives ou inefficaces ?
Commerce extérieur.
Mesures de barrage à l’importation étrangère, hâtives ou inefficaces ?
Le ministère du commerce extérieur a suspendu pour une durée de 12 mois, l’importation des bières et boissons gazeuses à travers tout le pays.

Cette nouvelle mesure considérée comme drastique, est consécutive à l’arrêté ministériel du ministre Julien Paluku Kahongya, portant mesure de suspension temporaire d’importation des bières et boissons gazeuses, signé le 26 juin et rendu public ce jeudi 18 juillet 2024.

Toutefois, une dérogation sera accordée aux opérateurs économiques en cas de nécessité d’approvisionnement dans les zones où les consommateurs ont un accès difficile aux produits locaux.
Entretemps, un autre arrêté du même ministère du Commerce extérieur, interdit aussi l’importation, pour une durée de 12 mois, des ciments gris et clinkers, cette fois-ci, exclusivement, dans la partie Ouest et Sud-Est de la RDC.

C’est assez décousu et un peu contradictoire comme mesures qui sélectionnent et compartimentent les cas comme s’il s’agissait des cas particuliers d’une part et exclusifs d’autre part or, une bonne décision est claire et neutre. Les deux arrêtés ne concernent pas toute importation effectuée conformément aux accords commerciaux.
Par conséquent, le Secrétaire Général du Commerce, la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), l’Office Congolais de Contrôle (OCC), la Direction Générale des Migrations (DGM) et la Direction du Programme National de l’Hygiène au Frontières (PNHF) sont chargés de veiller à l’application de ces arrêtés. Espérons que ces services ne s’emmêlent pas les pinceaux dans la répression et le contrôle des produits ci-dessus.

La motivation de cette batterie des mesures commerciales à l’importation révèle le souci, du ministère de tutelle, de réduire la facture d’importations, protéger l’industrie locale et accroitre ses performances ainsi que lutter contre la fraude à l’importation qui persiste encore dans des postes frontaliers de la RDC.

Encore une charrue avant les boeufs, pour certains critiques qui dénoncent l’absence d’une bonne politique nationale efficace sur l’encadrement et l’appui à la production locale des industries, petites et moyennes entreprises privées locales.

Il conviendrait de renforcer les capacités et filières des entrepreneurs congolais privés et publics en vue de poser un contexte de performances d’une concurrence loyale sur les marchés des services au lieu de retenir l’élan des produits étrangers sans promouvoir suffisamment l’émergence des produits locaux.

Il y a encore fort à faire sur la question.
La rédaction
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