LGBTIq+ en RDC : Justice ou injustices, l’ASHADO proteste.
Depuis que le ministre de la Justice, Constant Mutamba Tugunga, a demandé, en juin dernier, dans une correspondance officielle, au Procureur général près la Cour de cassation, d’engager des poursuites judiciaires contre des auteurs des pratiques déviantes à caractère sexuel et homosexuel, une certaine opinion estime que le membre du gouvernement a mis la charrue avant les boeufs.

Si le ministre de la justice justifie sa décision pour condamner cette catégorie des personnes de l’infraction d’atteinte aux bonnes mœurs et à l’ordre de la famille, Me Jean Claude Katende, président de l’Association Africaine des Défenseurs des Droits de l’Homme (ASADHO), qui s’inscrit en contre, estime qu’il s’agit d’un empressement de la part du ministre d’autant plus que l’homosexualité n’est pas condamnée par loi, de manière formelle, dans notre pays.
En effet, le législateur congolais reste tout à fait vague en cette matière.

A ce jour, aucune loi précise, dans la constitution, l’homosexualité comme un délit ou une infraction proprement dite. L’atteinte aux bonnes mœurs et à l’ordre de la famille ouvre une large étendue aux comportements susceptibles de correspondre à ce sujet et qui ne s’apparente à rien à l’homosexualité.
Il convient, en analysant la position de l’activiste des droits de l’homme, qu’une loi soit adoptée avec son exposé des motifs sur les caractères prohibés de l’homosexualité et sa restriction clairement définie or, d’un autre côté, dans la constitution de la république démocratique du Congo, il est dit ceci: » Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et des bonnes mœurs. Nul ne peut être tenu en esclavage ni dans une condition analogue ».

L’allusion à une quelconque homosexualité et à ce qui en constitue une infraction ne transparaît nulle part ! D’où, l’opposition du Président de l’ASADHO qui fustige :
» Ma réaction, c’est de constater tout simplement que le ministre de la Justice a usé une fois de plus de la précipitation par ce que tout le monde sait qu’en République Démocratique du Congo,l’homosexualité n’est pas condamnée. Il aurait pu commencer d’abord par initier une loi qui reprimerait ces genres de comportements avant d’en arriver là. »

C’est, par contre, l’envers de cette mesure qui risque d’envenimer les choses avec la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes cette catégorie des personnes animées d’une autre orientation sexuelle.
Ainsi, face à cette situation sur le terrain, le défenseur des droits de l’homme a condamné les dérapages qui portent atteintes aux droits de l’homme en ces termes :
» Ce que nous voyons aujourd’hui que l’on crie sur les homosexuels, on les intimide, c’est tout simplement de l’arbitraire, en raison du fait évident que leur état n’est pas condamné par la loi de la République Démocratique du Congo(…) On est là devant une loi qui réprime les libertés fondamentales. cette loi doit être précise. On ne doit pas faire l’extrapolation comme on entend qu’il s’agit de l’atteinte aux bonnes mœurs ».
Fin de citation.
Conclusion : Que la question des homosexuels, dans la catégorie des personnes comprises dans cette décision inappropriée du ministre, ne poussent pas le bouchon de l’intolérance dans les communautés sociales et attise certaines antipathies individuelles et personnelles éclater au mépris de la constitution qui favorise le vivre ensemble en dépit des différences naturelles.
Jean-Claude Katende espère en la levée de ladite mesure par le ministre de la Justice et, signale par ailleurs qu’il existe plusieures pratiques portant atteinte aux bonnes mœurs en RDC, mais « jamais réprimées »!
Ce qui est assez déconcertant car,
Les relations homosexuelles ne sont pas spécifiquement criminalisées en république démocratique du Congo, mais les lois sur la bonne moralité peuvent être appliquées aux relations homosexuelles mais, ça ne suffit pas pour l’étendre sans distinguer les caractéristiques. Il y a des travestis, des drags Queens, des hétérosexuels, des …qu’il est nécessaire que la loi définisse.
Guy ILUNGA KABAMBA
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