ÉDITORIAL : Leçon démocratique pour l’Afrique.

ÉDITORIAL
Leçon démocratique pour l’Afrique.

Personne ne va le contester.C’est un résultat inédit qui a permis que la voie du peuple se constitue son chef pour diriger le Sénégal après un processus électoral qui a failli être compromis. Le nouveau chef de l’État,
Bassirou Diomaye Faye, avec Ousmane Sonko comme Premier Ministre, ouvre un cas de figure que les africains en général et les sénégalais en particulier, vont devoir expérimenter.
N’empêche tout ce qui se commente, c’est une première qui a tordu le cou à comme tout un système de passation des pouvoirs traditionnelle sur le continent. L’ancien président,Macky Sall, a été surpris par le peuple sénégalais suivi par les instances juridiques qui ont, par-dessus tout, sauvés la prestigieuse démocratie mise en péril par une tentative de la discréditer.
Au delà de tout,les deux nouveaux hommes forts du pays font figure honorable au tandem incarné, plusieurs années voilà, par Senghor, alors président,et Abdou Diouf, Premier Ministre,qui se sont passés admirablement le flambeau par la suite.
En sera-t-il pareil pour ces deux anciens collègues qui se sont connus inspec
teurs des impôts!?
S’ils se connaissent depuis
très longtemps, une chose est sûre, ils se respectent et, c’est bien cela qui a entraîné la création de leur Parti, le Pastef, fondé en 2014
ensemble.
Ironie du sort, ils ont été jetés ensemble en prison de laquelle ils sont sortis pour arracher la magistrature suprême.
C’est une ascension vraiment spectaculaire en seulement quelques mois les plus tourmentés.
Espérons que ce duo, non seulement, va changer les choses mais, aussi, favoriser des changements dans la conscience africaine politique des autres pays.
On ne saurait ne pas féliciter le Peuple sénégalais qui a démontré sa certaine maturité face et contre une injustice inadmissible. C’est absolument l’image excellente du pouvoir silencieux et irrécusable de la rue sur le pouvoir feutré des lambris mis en échec.
Qui l’eût cru !
En fait, toute l’Afrique a besoin d’un « Changement systémique  » pour déclasser à jamais des scrutins électoraux et succession politique les
schémas classiques qui salissent la démocratie en affectant des façades hypocrites.
Enfin, l’histoire retiendra, une fois de plus, que le Sénégal, l’une des plus emblématiques démocraties au monde, a honoré et consacré la politique et le peuple lorsque la Justice est fermement déterminée à élever une Nation.
Aux plus conscients, parmi les africains,d’en tirer quelque sagesse de cette leçon qui a vécue surtout, grâce à un jeune homme, un patriote, par qui tout s’est déclenché :
« Djerijef Sonko » (« merci Sonko » en
wolof).
Guy Ilunga Kabamba.