Chères autorités, les embouteillages sont en pleine forme à Kinshasa.

Transports et circulation urbaine.

La dernière trouvaille du gouvernement de la république, via le ministre national des Transports, pour en finir avec les embouteillages, se propose l’expérimentation d’une stratégie qui renforce l’impression d’un aveu d’échec.

Le ministre a évoqué l’exploitation d’une circulation alternée sur les artères de la capitale. Encore qu’il faut les trouver dans quel état actuellement !

Une circulation alternée dans une ville où personne ne respecte le code de la route ? Qui va se permettre d’attendre son tour ou sa priorité pour s’engager dans une direction, à Kinshasa où tout le monde est pressé et, a surtout horreur du vide !?

Et puis, si le ministre de la tutelle des transports, voies de communication et désenclavement, ignore l’une des causes réelles des embouteillages, il devrait savoir que ce sont les conducteurs des voitures. Ces conducteurs, par leur incivisme qui ne respecte pas les normes universelles de la circulation, sont les premiers auteurs des embouteillages dans la capitale.

Après eux, la configuration du réseau routier de la capitale n’est plus à même de répondre à la proportion automobile actuelle qui circule. Le réseau routier de la capitale n’a pas changé depuis Léopoldville quand les mouvements des populations dépendaient des tendances populaires indigènes contre celles des colons européens.

Les pôles urbains étaient disposés pour alterner les mouvements circulatoires selon des heures bien chronométrées.
Aujourd’hui, encore, certaines tendances n’ont pas d’autres choix ni options en raison du fait que le centre urbain de la ville demeure le point de convergence de tout le monde dans la matinée et le point de retour, dans la soirée. Entretemps, les routes font défaut lorsque le nombre des véhicules a quadruplé.

L’exponentiation du degré de la circulation surclasse de loin celle des voies d’emprunt. Bref, Kinshasa manque assez de routes carrossables aux heures de pointe. Il faut en créer au lieu de suggérer une circulation alternée avec l’instauration des sens uniques à certaines heures sur certains axes. De cette façon, le chaos routier sera considérable et renforcera le grabuge.

Pourquoi tourner autour du pot !?
Réhabiliter toutes les avenues et ruelles secondaires, dans un premier temps. Attaquer la création d’un nouveau réseau d’autoroutes plus ambitieux pour relier, certaines communes et certains centres de la capitale. Pour exemple : Le boulevard Lumumba est saturé de circulation tous les jours.

Tous les mouvements circulatoires des communes des districts de la Tshangu, de la Funa et du Mont-Amba doivent-ils, inévitablement, continuer à l’emprunter, pour aller d’un point à un autre ?
Pourquoi ne pas créer une route qui partirait de la N’sele jusqu’en ville, un autre jusqu’à Mont-Ngafula et vers Matadi, sans passer par ce plus long boulevard de la capitale ?

En réalité, c’est une question de voir grand et d’étendre ses ambitions à la mesure de l’immensité de cette ville qui doit-être redessinée sinon, les embouteillages se renforceront. Le projet des rocades n’est pas mauvais mais, il ne suffira pas à désengorger le réseau routier kinois qui reste très inférieur à la proportion des véhicules comme à la circulation des biens et des personnes.

Le ministre des Transports a révélé que la Commission nationale de prévention routière (CNPR) et l’Office des Voiries et Drainage (OVD) avaient mené une étude qui a permis d’identifier 56 carrefours particulièrement engorgés dans la capitale. L’autorité aurait souhaité le renforcement de la présence des policiers dans les différentes intersections ainsi que de prévoir des routes dédiées à sens unique selon l’affluence des véhicules sur les principales artères.

Le ministre ignore-t-il que parmi les autres facteurs qui provoquent les embouteillages, il figure aussi les agents censés réguler la circulation routière !

Alors, il est mieux de procéder autrement, sinon, on va poursuivre de tourner en rond dans nos chers et familiers embouteillages.
La rédaction.