Cessez-le-feu du M23 : Un trompe-l’oeil ou une stratégie pour mieux avancer ?

La trêve annoncée par la rébellion ne peut pas convaincre les autorités de la république car, combien de fois, le mouvement rebelle et ses parrains ont-ils violé les recommandations du processus de Luanda comme les résolutions du Conseil de sécurité après avoir promis le contraire !

Ce n’est même plus de la méfiance, c’est de l’indifférence que les autorités congolaises doivent accorder à cette annonce qui n’a rien d’un événement ni d’une marque à saluer. Il aurait fallu ne pas assiéger Goma car, au-delà de toutes les déclarations ou informations des rebelles, l’unique attitude attendue est le retrait des troupes rwandaises et des rebelles des territoires occupés. C’est le voeu des congolais de partout.

A quoi ça sert de décréter une trêve alors que des combats se poursuivent au Sud-Kivu et que des convois des troupes étrangères en armes continuent d’affluer vers Goma ?

La raison évoquée par le communiqué du M23 ne prête aucune garantie lorsque l’on sait combien de victimes innocentes sont mortes dans le carnage gratuit pour la prise de Goma.

Le président Félix Tshisekedi a promis une riposte proportionnée, de nombreux élans se signalent dans la république agressée, la diplomatie s’active pour réconcilier, coûte que coûte, les adversaires mais, pour quelles revendications des rebelles, que leur porte-parole et maître, Paul Kagame, voudrait exiger le samedi prochain à Dar es Salaam, en Tanzanie ?

Sur le terrain occupé, les témoignages des camps des déplacés nettoyés à l’arme blanche, des exécutions sommaires, des cadavres enterrés se multiplient et des charniers découverts par-ci par-là, ajoutent les réticences face à une bonne volonté des agresseurs réputés fourbes et rusés.

En définitive et de toutes les façons, ce n’est pas Kinshasa qui va miser sur les promesses des rebelles dictés par Kigali.
Les choses entre les camps maintiennent le qui-vive et la dangereuse volatilité du rapport des forces et alliés qui se radicalisent de part et d’autre. l’Afrique du Sud a décidé de renforcer et d garder sa position aux côtés des FARDC,le Royaume de Belgique milite pour plus de sanctions fermes contre le Rwanda tout en recommandant une pression militaire, s’il le faut.

C’est dire, la tension n’a pas baissé et tout peut arriver !

La rédaction.