Situation à Goma : La tension monte à Kinshasa et Kigali souffle le chaud et le froid.
Ce mardi 28 janvier 2025, Kinshasa et tout l’ensemble des citoyens et citoyennes congolais au pays et de la diaspora, partagent le même frémissement. Plusieurs mouvements de protestation dans les communes et artères de la capitale sont signalés. Des pneus sont brûlés sur les grands boulevards. La circulation est paralysée. Des manifestants unanimes circulent en scandant vivement leur colère et volonté d’en découdre avec le Rwanda, une fois pour toutes.

Le jeudi 30 janvier 2025 est décrété » journée sans cours » dans toutes les universités de la RDC. De nombreux services publics et privés ont fermé pour témoigner leur soutien aux FARDC et condamner la situation qui prévaut à Goma où, jusqu’à ce mardi 28 janvier 2025, le contrôle total de la ville de Goma reste toujours sur la balance des combats qui ont repris dans plusieurs quartiers où les forces loyalistes regagnent rapidement du terrain et tiennent encore, encouragés par de plus en plus des civils rangés dans une défense spontanée et populaire de leur ville en danger. Aussi la connexion internet et autres réseaux de communication sont instables.

Les rebelles du M23 et de l’AFC soutenus par près de 4000 soldats de l’armée régulière du Rwanda, qui sont entrés le lundi 27 janvier dans les faubourgs de la ville, tentent de progresser là où ils ne rencontrent pas des obstacles. Ils ont tenté sans succès de s’emparer de l’aéroport de Goma pour contrôler l’espace aérien. C’est dire que tout peut arriver dans un sens comme dans l’autre vu que les patrouilles des forces en place se livrent à des affrontements sporadiques et dispersés.

Le crépitement des balles et retentissement des bombardements s’entendent jusque à Gisenyi, ville rwandaise voisine où, d’après certaines sources locales, plusieurs unités armées des forces de la République démocratique du Congo ont pu franchir la frontière. Les effets de la situation très difficile ont fait détourner plusieurs compagnies aériennes étrangères qui ont annulé plusieurs de leurs vols en direction de l’aéroport de Kigali désert et où l’air de la ville ne respire qu’un calme apparent, suivant les commentaires des médias étrangers.

La crainte est que cette guerre embrase beaucoup de pays africains.
Pour la première fois de ce conflit très volatile qui est en passe de vivre, dans peu, d’autres engagements militaires, des éléments armés des FARDC se sont déployés au Rwanda qui devient, à son tour, victime d’une présence militaire étrangère. La presse internationale fait état de plusieurs cantonnements des civils rwandais en insécurité dans des camps improvisés. La peur est en train de changer de camp.

D’autre part, ce qui est sûr, les pays alliés aux FARDC sont bel et bien de la partie sur le terrain des combats contre les rebelles et l’armée rwandaise. Des renseignements rapportent que des pertes de tous les côtés sont en train de radicaliser la hargne des combattants. Parmi les victimes nombreuses, le commandant des contingents rwandais qui sont fondus dans les rebelles, le colonel Chigoro Ntawirigabo de l’armée patriotique rwandaise, APR, a été déclaré mort par la presse étrangère.

Après la journée d’hier lundi 27 janvier très intense en détonations et une nuit relativement calme, la ville de Goma revient, ce mardi 28, pour une journée qui promet beaucoup de surprises comme la maîtrise et reprise des sites stratégiques par les forces loyalistes sur un repli vers les périphéries de la ville par les rebelles éprouvés par une résistance ressuscitée des congolais et alliés.

Sur le plan diplomatique, la participation de Félix Tshisekedi Tshilombo, président de la RDC, au sommet extraordinaire express de l’E.A.C, convoqué par le président en exercice et chef de l’État du Kenya, William Ruto, n’est pas envisageable, selon la porte-parole de la présidence Tina Salama.

Entretemps, le président angolais et médiateur du processus, Joäo Lourenço, a clairement exprimé sa vive inquiétude quant à la dégradation de la situation générale sur les plans militaires et humanitaire, sans manquer de marquer son regret sur la violation du cessez-le-feu par l’offensive des rebelles officiellement soutenus par l’armée rwandaise; ce qui compromet les chances d’une perspective de conciliation et réduit les espoirs du retour imminent à un dialogue pour la paix dans la région des grands lacs.

l’ONU et l’UA, quant à elles, exhortent les parties à revenir sur les bonnes intentions du dialogue tout en condamnant la violation du territoire congolais par le Rwanda. Comme c’est dérisoire et purement inefficace pour tout le pouvoir et crédit qui reviennent au Conseil de sécurité des Nations Unies dans l’influence des évènements. De toutes les façons, les congolais savent se prendre en charge.

Une allocution urgente et déterminante, sur la suite des événements, de Félix Tshisekedi est attendue dans les heures qui suivent.

Elle a été annoncée par le président de l’Assemblée nationale.
La rédaction.
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