Train-train quotidien à Goma : Le M23 et les rwandais dépouillent et épurent la ville.
La prise de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, par les éléments du M23 et les troupes rwandaises, n’a rien à voir avec la sécurité, plutôt, il s’agit d’une occupation de la place contre tout éventuel retournement de situation.

Ainsi, les nouveaux occupants appliquent plusieurs méthodes de présence dissuasive, d’intimidation publique et de terreur sociale qui affectent sérieusement la population civile.

Des pillages camouflés, des arrestations arbitraires, des réquisitions de véhicules, des perquisitions nocturnes, des descentes surprises, des exécutions sommaires, des rançonnements domestiques ciblés, des fouilles inexpliquées à Domicile, des interdictions de circulation routière sur certaines artères, des traques et dénonciations civiles,

bref, les quartiers de la ville sont passés au peigne fin vingt-quatre heures sur vingt-quatre à tel point que, plongée dans une psychose de l’imprévisible permanent, la population de Goma est lentement mise dans une sorte de quarantaine systématique qui l’isole de ceux qui trônent pour une administration fantôme.

Le plus remarquable est la présence curieuse de nouveaux habitants qui occupent des résidences réquisitionnées et/ou abandonnées à la veille de la chute. La particularité de ses arrivants : Ils s’expriment en Kinyarwanda. C’est indubitable qu’ils proviennent des cités et villes du Rwanda.

Un autre détail alarmant, malgré le retour progressif des congolais dans la ville, les nouveaux occupants installés refusent de céder les résidences aux véritables propriétaires contraints à se débrouiller ; insister pour reprendre son habitat confisqué ou exproprié est un risque trop audacieux.

Les habitants de Goma vivent dans la peur. Connaissant la valeur dérisoire à laquelle les rwandais accordent à la vie, les gomatraciens tremblent continuellement depuis que les envahisseurs opèrent de jour comme de nuit.

Ce caractère facile des rwandais d’éliminer physiquement tous ceux qui contrarient leur volonté est un élément de terreur suffisante dans la population qui subit une oppression musclée et psychologique.

Des humiliations et vexations publiques sont courantes. On perçoit, dans ses hommes en uniforme, lesquels sont d’origine réellement congolaise et étrangère à partir de la manière de s’adresser aux passants, d’interpeller aux barrières, de trancher sur des questions sensibles.

L’espoir de vie ne tient qu’à un fil dans Goma. Les ressortissants congolais sont victimes d’un dénigrement public. On assiste littéralement à une discrimination. La distinction des individus de type nilotique aux autres ethnies ne fait plus l’ombre d’une gêne. Des brimades et des insultes fusent dans la rue. Les rwandophones, venus pour s’installer dans les résidences locales, veulent à tout prix passer un message clair aux congolais et congolaises de Goma : Nous sommes vos maîtres que vous ne le vouliez ou pas !

Cependant, rien n’est totalement perdu pour la RDC qui s’organise pour reprendre tous ses droits. Qu’est-ce qui dit que les mentalités et comportements ne vont pas changer au moment qui viendra.

Des articles et biens divers de certains bâtiments et de certaines maisons de Goma sont vidés et transférés en dehors de la ville. C’est une occupation au cours de laquelle plusieurs opérations sont organisées par des éléments qui paraissent avoir été préparées d’avance à l’exécution.

Une chose est sûre, à la libération de la ville de Goma, beaucoup de méchantes réalités démontreront l’ampleur des dégâts et des torts dans cette ville meurtrie où, en ce moment, les morgues sont saturées.
La rédaction.
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