En finir avec le cycle des guerres en RDC : Faut-il la logique des armes ou celle des dialogues ?

Le bilan des atrocités répertoriées par le rapport présenté au Conseil de sécurité des Nations-Unies établit plus de 3000 décès, des suites du carnage opéré dans la ville de Goma, au Nord-kivu, par l’Armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC.

En attendant les dispositions qui seront prises par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU convoqué pour le vendredi 07 février prochain, il convient de s’interroger s’il est possible de privilégier un dialogue avec les rebelles après de telles exactions dignes des crimes contre l’humanité ?

Et dire que ce rapport n’est pas définitif. Les enquêtes se poursuivent.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU est en face à un cas qui va, soit justifier toute sa bonne raison d’être, soit prouver son inefficacité de façon notoire.
Cette session très attendue par la RDC a récolté seize signatures, soit un tiers des membres recommandés, pour discuter et trancher sur les conséquences de ces massacres. On nous renseigne que plusieurs autres pays souhaitent ardemment que le Conseil des droits de l’homme donne un exemple.

En pesant sur les résultats provisoires de cette terrible enquête qui met à nu les actes criminels des troupes rwandaises qui ne sont pas à leur premier forfait sur le sol congolais, allusion aux massacres de Kisangani, il y a lieu de revoir les possibilités qui s’offrent pour réparer les dégâts.

Quelle logique convient-il pour en finir avec ce cycle des tueries préméditées ?
Les chefs religieux et la communauté internationale suggèrent le dialogue.

C’est un moyen qui date pour éteindre des conflits, un processus qui a servi pendant des siècles de guerres dans le monde entier mais, en République démocratique du Congo, il ne porte que des fruits amères. L’acidité s’en ressent toujours après.

Même qu’il ne résout pas les vrais problèmes, les dialogues au Congo les pourrissent d’où, très peu de congolais et congolaises y accordent de l’importance. Bien que l’on ne peut pas nier la pertinence d’un dialogue dans le contexte actuel intercongolais, par contre, y associer les revendications du M23-RWANDA et de l’AFC va tout fausser, une fois de plus.

Les cahiers de charges des leaders politiques congolais sont différents et contradictoires sur les objectifs lorsque ceux des rebelles est un assujettissement du pouvoir souverain congolais aux revendications d’une minorité créée, inventée de toutes pièces pour servir de cheval de Troie au Rwanda !

En tous les cas, la République démocratique du Congo ne sortira pas grandie d’un dialogue dans lequel tous les caractères évoqués demeureront intacts dans la démarche des protagonistes. Il y en a qui veulent plus de pouvoir, il y en a qui veulent prendre tout le pouvoir, il y en a qui veulent, eux, une partie du pouvoir, il y en a qui veulent détruire carrément le pouvoir des congolais ! Il y en a même qui contestent le pouvoir congolais !

Derrière tous, il y a la communauté internationale et les tireurs clandestins des ficelles qui calculent comment finaliser leurs desseins dans cette cacophonie des aspirations à manipuler.

Et si le dialogue nous ramenait à la case de départ des vrais ennuis congolais qui prennent racine dans les crises de légitimité institutionnelle. Autour de cette question, des débats infinis sont possibles. C’est une logique assez complexe.

Cependant, il va falloir envisager l’autre logique plus pratique et persuasive, celle de la guerre par les armes. Elle est coûteuse, c’est vrai, mais, elle s’exprime mieux et est très convaincante.

Nos adversaires étrangers l’exploitent depuis la lutte pour l’indépendance. La Russie de Wladimir Poutine en a fait usage après les incompréhensions du dialogue avec l’Ukraine et l’OTAN.
Devra-t-on en faire autant au bout du compte ?

C’est une hypothèse qui se confond avec une éventualité tout à fait appropriée pour le cas particulier de la République démocratique du Congo emprisonnée dans un seul syndrome déstabilisateur et répétitif qu’il faut absolument rompre.

Voyons voir où va pencher la finalité entre le dialogue ou la guerre pour sauver la patrie !?
La rédaction.
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