REELECTION DE DONALD TRUMP AUX USA. Alain Atundu : « La politique extérieure des USA ne va pas changer, c’est la diplomatie qui va plutôt changer »
Alain Atundu : « La politique extérieure des USA ne va pas changer, c’est la diplomatie qui va plutôt changer ».

La révision constitutionnelle et la réélection de Donald Trump comme président des Etats unis d’Amérique ont été au centre d’un entretien avec Alain Atundu. Pour le premier cas, il réagit aux réactions des ténors de l’opposition qui ont « botté en touche », pour ridiculiser la position du chef de l’Etat, celle de réviser la constitution, à la suite de son adresse à Lubumbashi, où il s’est évertué à expliquer aux populations de cette ville et à travers elle au peuple Congolais, du bien fondé et la motivation profonde de sa décision de soumettre un referendum, un projet de constitution d’une autre écriture.

Pour ce qui concerne la réélection de Trump, ce diplomate pense que fondamentalement, la politique extérieure des USA ne va pas changer, c’est la diplomatie qui va plutôt changer. C’est-à-dire la méthode d’aborder cette politique extérieure vis-à-vis de la guerre, de l’Ue et des autres partenaires, notamment l’Afrique et la RDC. La recherche stratégique des USA comme alliés, comme pourrait être la RDC, devrait consolider les liens stratégiques que nous avons avec ce pays. Malgré toutes les péripéties, la RDC doit être crédible.
Selon Alain Atundu, les ténors de l’opposition distraient l’opinion par des sarcasmes et propos caustiques qui n’ont pas de rapport logique avec les arguments du chef de l’Etat. Au lieu de lui répondre argument contre argument, ils ont versé dans une acrimonie plutôt issue des frustrations qu’ils lui imputent. Ils n’ont pas donné des arguments convaincants et pertinents quand au bien fondé de la proposition du chef de l’Etat mais ont botté en touche pour ridiculiser sa position.

Constitution piégée
A ce sujet, il a écrit une brochure sur un plaidoyer pour la 4ème république, où il donne des raisons pour lesquelles il fallait une autre constitution et entrer dans une autre république. « Après avoir analysé l’exposé de motif et les préambules, il s’est avéré que notre constitution était piégée de l’accord global et inclusif où les intérêts extérieurs majeurs s’étaient impliqués pour nous entrainer dans une déstabilisation, dans une précarité permanente pour aboutir à la désintégration du pays. Le projet de constitution que moi je souhaite devrait donner des nouvelles orientations pour éviter ce piège infernal », a fait remarquer Atundu.
Malheureusement, les théoriciens du dogme de la pensée unique en démocratie ont produit un paradigme improbable, à savoir que faire une autre constitution, c’est faire un coup d’état ou un coup d’état produit une autre constitution. Malheureusement pour eux, l’histoire de notre pays est là pour leurs répondre, a fait savoir Atundu.

Lorsque Mobutu a fait son coup d’état en 1965, il n’a pas changé une constitution, il a continué jusqu’en 1967. Et d’ailleurs bien avant lui, lorsque le président Kasavubu a modifié la constitution de Luluabourg, il n’a pas fait de coup d’état. S’était tout à fait normal. Lorsque Mobutu lui-même a modifié la constitution en 67, il n’a pas fait de coup d’état. Donc, c’est une équation improbable entre le changement de constitution et le coup d’état, tranche à vif ce diplomate.
Le changement de constitution est une orientation nouvelle de notre vision des textes de base compte tenu de la vision générale de la population et des appréhensions, des inquiétudes et pourquoi pas des espoirs et d’un idéal. Voilà les raisons fondamentales.

Révision constitutionnelle oui mais après 2028 ? Sauf qu’il s’agisse là de la liberté d’expression garantie par la constitution. Ce dictat là ne peut pas se faire, parce que la constitution à aucun moment n’interdit, sauf en cas d’état d’urgence. Parce qu’il faut éviter la confusion, le débat actuel se situe au niveau d’échange citoyen entre les nationaux de ce pays, mais ce n’est pas encore une proposition.
La question que l’on peut se poser pourquoi le président Tshisekedi qui bénéficie de la protection de la constitution comme n’importe quel citoyen, laquelle constitution consacre la liberté de pensée et d’expression, ne peut pas en bénéficier maintenant, s’interroge-t-il. Or, il est bien positionné pour donner cette proposition. D’ailleurs, il l’a précisé entant que garant des institutions, il a des éléments peut-être qui n’apparaissent pas aux yeux du lambda.

Par exemple un élément important pourquoi il faut changer la constitution, pourquoi elle nous entraine dans une succession des rebellions successives. Comment ? Au départ à Sun City, toutes les parties au conflit (parties armées) ; MLC, RCD, MLC-KL et le pouvoir de Kinshasa, surtout les trois premiers étaient considérés comme des mouvements de libération vis-à-vis de l’autocratie imposée par le pouvoir de Kinshasa en suspendant les activités politiques et évidement les activités des parties politiques et même leur existence.
Et donc par une vérité de l’histoire, il faut reconnaître le combat pour la liberté, je crois c’est excessifs. Mais c’est encourager les aventures à faire des rebellions avec la garantie qu’ils pourront intégrer les structures gouvernementales et militaires pour motif qu’ils sont des combattants de la liberté.

Réélection de Trump
Alain Atundu a une double réaction : la première c’est une élection d’un chef d’état d’un pays ami, donc il ne peut entrer dans les affaires intérieures. Mais ce choix a une conséquence sur la vie internationale et de ce point de vue, il faut deux paramètres pour juger cette élection. Sur le plan interne c’est la confirmation d’isolationnisme des USA par rapport aux problèmes qui se passent ailleurs. D’abord nos problèmes à nous, ce qui ne nous intéresse pas comme les guerres en Ukraine qui risquent d’impacter unitairement la vie de nos concitoyens, nous allons essayer de mettre fin à cela.
Le 2ème paramètre, c’est l’hégémonie américaine dans le monde, le président Trump ne pourrait s’occuper que de ceux qui s’intéressent à leur hégémonie dans le monde, notamment la situation au Moyen-Orient, la situation en Iran, guerre Ukraine et la Russie, parce qu’on se bat pour certains avantages stratégiques qui sont présents dans ces états, et qui sont des intérêts précis des USA. Donc, il faut d’abord penser à cela.
La 2ème conséquence, c’est l’Ue, il ya une certaine agitation, est- ce que les USA de Trump vont accepter le rôle qu’ils jouent au sein de l’OTAN actuellement, étant entendu qu’il faut payer le prix de votre défense. D’où vous voyez un certain recentrage des européens autour de Macron, note Alain Atundu.

« Fondamentalement, la politique extérieure des USA ne va pas changer, c’est la diplomatie qui va changer. C’est-à-dire la méthode d’aborder cette politique extérieure vis-à-vis de la guerre, de l’Ue et vis-à-vis des autres partenaires, notamment l’Afrique et la RDC qui n’ont pas été présents dans le débat électoral mais qui sont bien existants. La recherche stratégique des USA comme alliés, comme pourrait être la RDC. Vous avez vu que le président Joe Biden a préféré l’Angola, c’est à nous de démontrer que les intérêts des USA coïncident avec les nôtres », tranche-t-il à vif.
Faire entendre sa voie
Il ne faut pas crier. « Le tigre ne crie pas sa tigritude mais il attaque, il dévore ». Le Congo pour consolider les liens stratégiques que nous avons avec les USA, malgré toutes les péripéties, doit être crédible, c’est-à-dire montrer ses capacités à respecter les traités et les contrats éventuels qui pourraient avoir lieu avec le USA, notamment en mettant fin à la guerre de l’Est, en sécurisant, en sanctuarisant les sites d’exploitation minière stratégique, en assurant une sécurité juridique et judiciaire en cas de conflit. Voila les paramètres par les quelles les USA vont nous considérer comme des alliés fiables.

Est-ce que nous n’avons pas des lobbyistes ? Le lobbying c’est quoi ? Un mot savant exotique. C’est les relations que vous avez avec les gens qui influencent les décisions/le pourvoir. Nous ne pouvons pas manquer le lobbying. Est-ce que nous mettons les moyens pour ça, est ce que nous développons des arguments percutants et pertinents etc. Nous sommes un Etat bien réel dont le président est bien respecté dès par le monde, dont il émet des points de vue dans la politique internationale actuelle basée sur la protection de l’environnement.
Il s’est imposé comme le représentant d’un pays qui détient beaucoup d’éléments des solutions à nos problèmes. Mais il faut que nous démontrions qu’il représente certaines valeurs et doit être protégé de l’instabilité. Ils doivent mettre en place un traitement équitable à notre égard, parce qu’en termes des pollutions nous ne sommes pas le plus grand pollueur, et pourtant nous prenons l’engagement de protéger l’environnement pour le bien fait de toute l’humanité, malgré qu’ils disent que nous n’avons pas des structures d’accueil, nous devons nous préparer pour les avoir afin d’accueillir, sécuriser et utiliser ces fonds qui vont arriver en bon escient, explique Alain Atundu.

Diplomatie agissante de Fatshi ?
Le chef de l’Etat a du voyager plusieurs fois tout en suscitant un mal entendu préjudiciable sur le plan interne, question de faire reconnaitre à la communauté internationale et admettre que le Rwanda et le président Kagame sont les agresseurs du Congo. Malheureusement, les Congolais ne s’en tiennent pas à la finalité. Le président a obtenu cette reconnaissance et tire la conséquence pour nous, c’est-à-dire nous pouvons avoir des alliés etc…
Regardez aux USA, le secrétaire d’état américain, Antony Blinken a voyagé plus de 11 fois au Moyen Orient sans résultat, et nous le président a du voyager plus de 11 fois pour enfin avoir ce résultat, ça signifie que sa diplomatie est efficace. Il est écouté et cru.
Il y a un lien entre les deux sujets abordés. D’abord, c’est la présence de la RDC dans le monde, son rôle en Afrique, sa mission, sa place dans le concert des nations. Tout cela dépend du patriotisme et le civisme du citoyen Congolais. L’appât de guerre n’est pas un argument rationnel ou moral pour trahir son pays. La recherche du pouvoir pour le pouvoir n’est pas un argument massue pour combattre la démocratie. Dans les circonstances actuelles le peuple fait preuve de maturité, a conclu Atundu.
Rodriguez Kikamba. (Pour la rédaction d’Olympus médias RDC)
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