RDC : Encore des naufrages ! Qu’est-ce que l’on a fait pour subir tout ça ?

Transports.

RDC : Encore des naufrages ! Qu’est-ce que l’on a fait pour subir tout ça ?

Encore et toujours des naufrages à déplorer ! Qu’est-ce que les congolais et congolaises ont fait pour mériter tout ce qui nous arrive ? Il y a des incendies, des tueries, des détournements, des sabotages, des guerres d’agression, tellement d’épreuves en cascades que notre fameuse résilience n’en pourra plus de supporter!

Un bateau, le MV Merdi, a fait naufrage, ce jeudi 3 octobre 2024, dans les eaux tranquilles du majestueux fleuve Kivu, en provenance de la cité de Minova via Buzi vers la ville de Goma, à seulement quelques encablures du quai d’accostage du port de Kituku. Le navire aurait commencé à tanguer au niveau de Nzulo avant de chavirer et plonger sous les eaux. C’était si vite et en direct des témoins qui ont assisté à comme une exécution des compatriotes, femmes, enfants, hommes et biens que l’on tente de sauver encore. Les images du sinistre sont tellement éloquentes pour donner une idée provisoire de la cause de l’incident :La surcharge et défaillance technique.
Avant que l’on entre dans certains détails, il faut savoir qu’un autre sinistre est intervenu hier mercredi sur ce même lac Kivu où, une grande pirogue motorisée, en provenance du village de Mukwidja d’où elle est partie depuis 13 heures, en direction de la ville de Bukavu, a chaviré vers 17 heures. Bilan de ce chavirement : 2 morts, 1 disparu et 17 rescapés.

Nous n’allons pas non plus rêvenir sur l’énumération des autres naufrages des embarcations cercueils qui endeuillent la nation à une fréquence vertigineuse et combien douloureuse. Mais, il convient cependant de s’interroger.

Pourquoi tant des sinistres sur les eaux navigables de la RDC ?
Il y a lieu, avec cette avalanche des victimes dûes à des naufrages successifs, de se dire des vérités et de se poser des questions sans détours.
Existe-t-il une législation maritime claire et impérative en RDC ?
Où doit-on la consulter ou la connaître ?
Est-ce que les autorités locales concernées par la législation sont-elles à la hauteur de pouvoir organiser le secteur des transports maritimes en république démocratique du Congo ?
Ont-elles une moindre vision réelle et susceptible de nous donner un espoir d’une bonne gestion du secteur ?
Quels sont les objectifs de la politique maritime de la RDC?

C’est une analyse tout à fait libre et basée sur des notions universelles. De prime abord, sur les eaux du monde entier, depuis le premier amateur maritime de l’histoire de la navigation, c’est la fiabilité de l’embarcation qui se pose comme le préalable déterminant avant d’affronter les vagues. Quel que soit votre expérience à la barre ou au gouvernail, s’il s’agit d’un rafiot, le péril est prévisible. D’où, la fiabilité de l’embarcation est une exigence primordiale pour l’autoriser à prendre la mer.

Que faut-il déterminer sur un navire !
Son tonnage pour limiter le fret et les passagers ; ses moteurs ou ses voiles pour évaluer sa puissance de traction, sa vitesse face aux vents.
Ces deux préalables, caractéristiques de la solidité et de la puissance du bateau, sont fondamentaux plus que tout le reste.
Gare à tout celui qui ne les respectera pas.
Revenons au contexte congolais actuel.
Qui s’occupe de l’homologation navale des embarcations sur toute l’étendue de la république démocratique du Congo ? Existent-ils des dispositions sécuritaires de sauvetage ou d’assistance pour parer et intervenir d’urgence en cas d’accidents de navigation maritime, en RDC ?
On est fatigué de constater, depuis le temps que des compatriotes perdent leur vie unique, l’incapacité des autorités compétentes à mettre de l’ordre dans ce secteur stratégique pour le développement des territoires des provinces.

Alors, passons au plus pressé. Le gouvernement devrait s’empresser de rééquiper et réhabiliter, en matériels de pointe, toutes les infrastructures portuaires d’envergure du pays, acquises de la colonisation, pour servir de structures de modernisation et de supervision de tous les biefs maritimes et navigables sur l’ensemble des eaux territoriales. Combien sont-elles? Les ports de Matadi, Ilebo, Kalemie, Kalundu, etc…
Commencer par remettre sur pied toutes les entreprises ayant la navigation maritime parmi leurs prérogatives, cas de la Société Commerciale des Transports et des Ports, SCTP, ex ONATRA qui doit se redresser au niveau de l’influence technique qu’elle mérite.

Résumons.
Veiller à ce qu’aucune embarcation, quel que soit son format, ne puisse voguer sur les eaux territoriales de la république démocratique du Congo sans une certification maritime estampillée par les structures habilitées techniquement à les étalonner.
La rédaction