L’hôpital du Cinquantenaire, un serpent de la santé en RDC à couper.
Santé publique.
La société Padiyath Health Care SARL, d’origine indienne, est en sérieuse difficulté.

Sa gestion du complexe hospitalier sur l’avenue ex du 24 novembre, aujourd’hui, de la Libération, ne fait plus l’unanimité de l’État congolais, à travers le Gouvernement comme dans la population locale.

Les gestionnaires de l’Hôpital du Cinquantenaire ont déjà très mauvaise presse dans l’opinion publique.

Qualifiés de nombreux manquements graves dont le non respect du personnel, plusieurs abus sur les patients souvent intimidés, les responsables délégués de la société Padiyath Health Care SARL, en partenariat avec l’État congolais, sont actuellement relevés de la totale et précieuse responsabilité sanitaire de l’Hôpital.

Nous avons appris, de nos sources, que depuis le 17 octobre dernier, le contrat de partenariat conclu entre la société indienne et l’État congolais avait cessé de valoir; d’où, exerçant son droit de préavis, les droits congolais devront reprendre la majorité des parts, après quelques dispositions concernant la rupture du contrat.

Ainsi, l’Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa n’est plus assurée, comme par le passé, par la société indienne Padiyath Health Care Sarl qui a des comptes à rendre à l’État congolais.

Ce qui ennuie est que l’Hôpital du Cinquantenaire, construit, par le régime de l’ex Président Joseph Kabila, sur les vestiges du grand projet hospitalier avorté du Président Mobutu, a coûté plus de 100 millions de dollars américains suivant les chiffres avancés par le premier ministre de l’époque, à son inauguration, Augustin Matata Ponyo Mapon.

Par des mécanismes, dont l’opacité a fait scandale, sa gestion avait été accordé, par un contrat en juin 2013, à la société indienne pour assurer son administration.

Par la suite, tous les espoirs escomptés pour l’impact de cet important investissement dans la santé publique et l’emploi, ont failli. Le désespoir des congolais et congolaises est tel qu’ils ont largement perdu confiance aux services de ce grand centre qui a mauvaise réputation quant aux exigences exorbitantes avant tout traitement.

Comme qui dirait, il n’y a pas de fumée sans feu. L’inspection générale des finances, IGF, s’en est mêlée. Les conclusions de l’audit de la gestion ont produit plusieurs déficits financiers et structurels qui préjudicient les intérêts de l’État congolais.

C’est ainsi qu’à titre préventif, toutes affaires cessantes, le ministère de tutelle, celui de la Santé, avec l’approbation de la Première Ministre Judith Suminwa, cheffe du gouvernement, a pris un arrêté qui démet la société indienne Padiyath Health Care SARL, de la responsabilité de gérer l’Hôpital.

Cette résiliation d’un partenariat public-privé reste d’ordre fonctionnel et organisationnel, à ne pas confondre avec un règlement de comptes politiques comme une certaine opinion coupable d’avoir mal négocié le partenariat voudrait faire croire, résulte de l’annulation du contrat de cession suite au rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), dont les conclusions et recommandations après une mission d’évaluation ont révélé des manquements graves de la part de Padiyath Health Care Sarl.

Il apparaît, dans les rapports établis que certains engagements n’ont pas été clairement honorés, tel que :
- Le non-versement de l’apport de 40 millions USD,
- La non-rétrocession de 5% des recettes générées par l’hôpital,
- La non-réalisation des investissements additifs tels que la construction des centres de cancérologie, de cardiologie interventionnelle et de télémédecine,
- La tenue trop libre de la comptabilité en violation des normes admises en RDC,
- L’absence d’un état des lieux de l’hôpital en amont,
- L’absence du rapport narratif exigé chaque année sur les activités de l’hôpital,
- Et, enfin, la non-atteinte de l’objectif recherché par le Gouvernement en cédant la gestion de l’hôpital à des tiers.

Le Dr Samuel Roger Kamba Mulanda a accordé un préavis de six mois à Padiyath Health Care pour quitter les lieux.

Durant cette période, un comité Ad intérim sera constitué pour encadrer le suivi de cette résiliation, approuver préalablement toute opération financière en dépenses comme en recettes et garantir la reprise de la gestion de l’hôpital par la partie gouvernementale.

C’est une page sombre d’un bien de l’État qui se ferme et dont les intérêts, en vérité, co-gérés par des étrangers en complicité avec des congolais véreux, revient au compte du Trésor public.

Pour la petite histoire, l’Hôpital du Cinquantenaire, qualifié par le ministre de la Santé de l’époque, Félix Kabange Numbi, de « plateau technique le plus élevé du pays et de la sous-région », n’a pas réussi à capter les malades à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, pour ce qui se prévoyait à pas moins de 2000 à 3000 consultations par jour.
Le seul point d’attraction de ce complexe, jugé trop cher pour les bourses locales, demeure sa morgue qui fonctionne à temps plein et doit générer plus des recettes que les soins cliniques onéreux.
Il n’y a plus qu’à attendre à quel nouveau mode de partenariat ou de gestion l’État congolais va se soumettre pour relancer ce bijou pour la santé publique et l’image de notre patrimoine.
La rédaction.
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