Kenya : William Ruto visite, à domicile, son prédécesseur, Uhuru Kenyatta. Une vraie leçon de démocratie pour l’Afrique.

Politique africaine.

Le Président actuel du Kenya, William Ruto, a rendu une visite de courtoisie à l’ancien président de la république, Uhuru Kenyatta, ce lundi 9 décembre 2024, alors que des bruits prétendaient qu’ils étaient à couteaux tirés. La rencontre de ces deux personnalités a eu lieu au domicile familial dit  » Gatundu House », de l’ancien président Kenyatta.

C’est une surprise totale pour tous ceux qui affirmaient qu’entre les deux hommes d’État kényans, les termes n’étaient plus au beau fixe. Toutefois, il y avait de quoi alimenter des méchantes rumeurs sur leurs relations surtout après l’article de Jeune Afrique, en juin de cette année, qui rapportait qu’Uhuru Kenyatta accusait William Ruto de lui couper les vivres. Une telle information suffisait amplement de chauffer les spéculations.

Avec la visite de ce lundi 9 décembre, la glace est rompue. Rien, au regard de l’ambiance de leurs attitudes respectives, lors de leur entretien, ne laisse à penser qu’il s’agit d’une comédie ou de faux-semblants. Plus, la presse autorisée à commenter en déclarant que les deux personnalités avaient discuté sur des » questions d’intérêt national. »

C’est un très bel exemple que nous présente la démocratie kényane. On réalise que les deux leaders politiques ne sont pas dans la logique de la rupture avec le passé, comme dans d’autres pays où, ce qui a précédé est automatiquement mauvais et à effacer.

William Ruto et Uhuru Kenyatta, en hommes d’État avérés, ont privilégié le patriotisme qui rassemble même les adversaires politiques lorsqu’il s’agit de l’intérêt commun. C’est dire que l’ancien président de la république, en retrait dans sa propriété, à Nairobi, n’entend pas jeter des peaux de banane à son successeur parce que les traites prévues par la loi pour faire fonctionner son bureau, entretenir ses voitures et payer ses employés, n’étaient pas honorées dans les termes engagés.

Non! Il y a des urgences qui importent plus que certaines nécessités. Les priorités, dans un état souverain, doivent se passer des incompatibilités d’humeurs et indélicatesses individuelles, donc, on l’admet, les deux leaders kényans ont fait preuve de maturité politique et d’abnégation patriotique pour trouver le temps d’échanger sur l’avenir de leur pays.

Et pourtant, le compte des traites présidentielles accordées à l’ancien président, Uhuru Kenyatta, établissent qu’il n’avait reçu que 200.000 Euros sur les 4,6 millions que lui allouait le Parlement pour 2022-2024.
Depuis 2003, une loi encadre les salaires, traitements et autres avantages que perçoivent les anciens chefs d’État, notamment une trentaine d’employés, des voitures de luxe, une couverture d’assurance maladie illimitée et une indemnité de voyage à l’international pouvant aller jusqu’à quatre voyages par an.
D’après les rumeurs rapportées dans la Presse africaine, Uhuru Kenyatta était encore dans l’attente de la différence. Vrai ou faux ?
Loin de cette matière à polémique, la démarche de William Ruto, président en exercice, qui s’est humblement déplacé vers son compatriote et prédécesseur, clôt tous les débats autour des nuages prétendus sur leur relation.
Après les Kényans, les tanzaniens sont aussi fidèles à la complémentarité politique.

C’est pour conclure que les pays où il existe des anciens présidents en vie et sur place, ont beaucoup de chance de bien évoluer face aux autres où la présence de l’un fait de l’ombre à l’autre.
Il faut que les africains poussent leur dignité humaine à ce degré de responsabilité patriotique qui rejette le cynisme aveugle, l’animosité gratuite et la duplicité insensée, ces bassesses et médiocrité qui rabaissent et ne produit que les échecs et la vanité.

Olympus médias RDC.