Es-tu le changement que tu veux introduire ?
Éditorial politique.
Chambardement, restructuration, changement, etc. Il y a floraison de vocables dans la presse congolaise pour désigner les nominations et les permutations que le Président de la République vient d’opérer au sein des FARDC.

Le « mouvement » ne s’est jamais aussi bien porté en RDC. Mais personne n’est vraiment capable de nous dire ce qui change. Et puis, qui change ?

J’ai beau remuer mes méninges, je ne trouve pas la moindre trace d’une théorie du leadership qui atteste qu’un système inchangé et en faillite depuis des décennies puisse produire des meilleurs résultats juste parce que des éléments du système ont changé de place.

La seule raison de ne pas changer un système c’est la satisfaction qu’on tire de son fonctionnement et, donc, de ses performances.

La sagesse populaire ne nous dit-elle pas qu’on ne change pas une équipe qui gagne ? Staline a fait arrêter ou exécuter ses meilleurs officiers parce qu’ils faisaient passer leurs compétences au dessus de leur militantisme. Aux commissaires politiques incombaient la tâche de dénoncer et de punir les officiers qui étaient jugés trop froids.

Au système sur lequel s’était construit l’armée se substituait un nouveau système marqué par les exigences idéologiques du communisme. Les Russes étaient passés d’un système normatif (professionnel) à un système discrétionnaire (celui des commissaires politiques).

Lors de l’opération Barbarossa (juin 1941), l’Allemagne a conquis de larges territoires de l’Union Soviétique en très peu de temps parce que Staline avait décimé le commandement de l’Armée Rouge.

Il n’en fallait pas plus pour que Staline fasse sortir ses officiers de leurs prisons. La suite on la connaît…

Hitler a commis les mêmes erreurs que Staline. Ils avaient en commun un système totalitaire. C’est le vocable « fanatisme » qui servait de mesure du militantisme des soldats et des officiers de l’armée. Il n’est point étonnant que Hitler, lui-même, se soit octroyé les compétences de chef de l’armée. Il n’est pas non plus étonnant qu’il ait confié des divisions entières à Himmler, le chef des SS, qui n’avait aucune compétence militaire.

Que dire de Sepp Dietrich, général SS, qui, avant la guerre, était boucher de son état ? La jauge qui leur a permis de jouer un rôle dans la conduite de la guerre était leur fanatisme. Hitler croyait dur comme fer que la seule volonté pouvait se substituer aux compétences. Le reste appartient à l’histoire…

La RDC ne semble pas avoir tiré les leçons du passé. On change de chauffeur et de reçeveur, mais le véhicule est dans le même état.

Bien plus, les rapports entre le chauffeur et son patron, les rapports entre le chauffeur et la clientèle ainsi que les rapports entre le chauffeur et son reçeveur n’ont pas changé d’un seul iota. Et pourquoi le système n’a pas changé ? Parce que pour changer un système, il faut commencer par changer soi-même !

Richard Tshombe.( Analyste indépendant).
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