En un jour, un demi-siècle de pouvoir dictatorial s’efface en Syrie.
International. Proche-Orient.
Fin de règne de Bachar al Assad, avec la chute de la Maison et la lignée des Assad en Syrie, depuis plus de 50 ans.

C’est une très grande page d’histoire assez sombre et remarquable qui a tourné le week-end dernier, dans le Proche-Orient, avec la fin sanglante du règne de Bachar-al Assad. C’est son père, Hafez-al Assad, qui doit râler ferme, en sa tombe, s’il voyait toute son œuvre tyrannique et finement montée partir en poussière après cinq décennies.

Hafez-al Assad, le père et président de la Syrie, de son vivant, n’avait jamais misé sur Bachar pour lui succéder parmi ses 4 fils. Il le disait à ses proches. Cependant, la disparition tragique des 3 garçons, avec celui qu’il admirait le plus d’entre ses enfants, en allait décider autrement pour ouvrir, au dernier et seul survivant, le plus faible d’entre eux et distant, selon lui, Bachar el-Assad, au pouvoir.

Que faut-il savoir de cette famille qui a régné en Syrie, sans partage, depuis 53 ans, dans un pays dont l’histoire et le rôle, au Proche-Orient, sont incontournables ?

Le clan Assad, comme on le surnommait, c’était avant tout le père, Hafez-al Assad, celui qui prit le pouvoir en 1971, sur un coup d’état militaire pour devenir le dictateur de la Syrie sous le contrôle totalitaire de son parti Baas; ensuite, son épouse fidèle conseillère, Anissa Makhlouf, qui consolidait le régime de son époux et, enfin, les 5 enfants dont 4 garçons et une fille, tous voués à la succession à vie.

Cette famille, dont le règne fut long, a cependant vécu beaucoup de drames tragiques. Les 3 premiers garçons allaient tous mourir avant le père qui verra sa succession offerte, à sa mort en 2000, à celui, Bachar el-Assad, qu’il déconsiderait.

L’accession de Bachar el-Assad au pouvoir, à la suite d’une modification controversée de la Constitution, va déclencher un mouvement national de contestation et des protestations qui entraînera, face à sa détermination de poursuivre la dictature de son père, une longue guerre civile.

Le pays sera au trois quart dévasté et détruit par les combats d’une ampleur sans précédent dans ce pays jusqu’au dénouement prévisible le week-end dernier avec l’entrée des islamistes dans Damas, la capitale.

C’est fini !
Si Bachar el-Assad avait rêvé que son fils, Hafez-al Assad, deuxième du nom, allait le remplacer pour pérenniser la dynastie Assad et l’influence des Alaouites au pouvoir syrien, le destin en a jugé autrement. Le petit-fils d’Hafez Al Assad, espoir de la 3ème génération de la dynastie, aura manqué sa succession.

Damas est tombée aux mains des rebelles qui vont devoir écrire une nouvelle histoire dans ce pays.

La famille el-Assad (ou al-Assad, en arabe : عَائِلَة الْأَسَد ʿāʾilat al-ʾAsad) parfois surnommée « clan Assad », dirigeait de main de maître la Syrie depuis qu’Hafez el-Assad est arrivé au pouvoir en 1971 à la suite d’un coup d’État et a établi un régime autoritaire et totalitaire sous le contrôle du parti Baas. Après sa mort en 2000, son fils Bachar lui succède, grâce à une modification de la constitution syrienne. Bachar, comme son défunt père, exercera la même politique répressive en maintenant de relations privilégiées avec Moscou et l’Iran.

Voici la famille Assad en 1993.

Au centre : Hafez el-Assad et son épouse, Anissa Makhlouf. Arrière, de gauche à droite: Maher, Bachar, Bassel, Majid et Bouchra el-Assad.
Conclusion. La chute du clan Assad est une leçon de plus sur la vanité de la dictature qui demeure la forme de pouvoir la plus imprudente et négative.

Tous ceux qui aspirent à ce modèle finissent, soit dans une mort violente après un soulèvement populaire, soit dans la fuite, cas de Bachar el-Assad qui a dû abandonner le palais présidentiel pillé par les manifestants.

Aujourd’hui, tout est fini sans la moindre chance pour cette lignée bannie à jamais de la Syrie, pour n’avoir pas su mettre à profit, le privilège de gouverner en servant le peuple qui lui a finalement tournée le dos.

Que retiendra-t-on de Bachar el-Assad dans l’histoire ?
Assad restera à jamais dans les mémoires comme l’homme qui a violemment réprimé les manifestations pacifiques contre son régime en 2011, ce qui a conduit à une guerre civile. Plus d’un demi-million de personnes ont été tuées, six millions d’autres sont devenues des réfugiés.
Avec l’aide de la Russie et de l’Iran, il a écrasé les rebelles et survécu. La Russie a utilisé sa formidable puissance aérienne, tandis que l’Iran a envoyé des conseillers militaires en Syrie et que le Hezbollah, la milice qu’il soutient au Liban voisin, a déployé ses combattants bien entraînés pour s’efforcer de sauver ce régime sanguinaire et impopulaire.
Et dans tout ça, c’est à présent l’exil pour Bachar el-Assad et sa famille qui vont devoir endurer la solitude, le calvaire des ex présidents chassés en catastrophe du pouvoir.


La rédaction.
Share this content:



Laisser un commentaire