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Droits de l’homme- PNUD

Droits de l’homme- PNUD

Le Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, a toujours été, pour le Gouvernement de la RDC, un partenaire de premier plan qui soutient et accompagne des multiples projets multisectoriels et de grande envergure. Avec cette session de formation des professionnels des médias, il convient d’entraîner les journalistes communicateurs et d’investigation à changer les perceptions négatives de la communauté envers des populations clés continuellement discriminées. Analyste au programme VIH, santé et Développement, Mme George Biock, Point focal WeBelong Africa, a activement participé aux échanges après avoir rendu les aspirations du PNUD qu’elle représente.

Message du représentant résident du PNUD par sa représentante

Bonjour chers participants, Monsieur le représentant du Ministre des Droits Humains, Monsieur le représentant du Coordonnateur de la Clinique juridique, CEDHUC, chers journalistes participants venus de différents médias, presse écrite, télévisions et en ligne, au nom du représentant résident du PNUD en RDC empêché par plusieurs activités que nous menons en cette période de l’année sur l’ensemble du territoire donc, la majorité du senior manager est sur le terrain en ce moment pour le suivi de ses activités ; c’est la raison pour laquelle je prends la parole à cette cérémonie d’ouverture de cet atelier de formation des journalistes d’investigation.

Comme nous le savons tous, les journalistes que vous êtes sont le 4ème pouvoir. Vous avez un grand ascendant sur la population. Si vous diffusez la bonne information, ça aura un grand impact sur la population. Si vous diffusez la mauvaise information, ça aura également un grand impact sur la population donc, en tant que journalistes vous avez le devoir de diffuser la bonne information pour le bien-être des populations auxquelles vous vous adressez.
Le PNUD, dans son mandat, a le devoir de promouvoir et de protéger les droits des populations parce que nous sommes une agence de développement. Sans Paix, on ne peut pas parler de développement ! Et si les journalistes que vous êtes, à travers les informations que vous diffusez, vous créez une certaine confusion, une certaine zizanie au sein de la communauté, les personnes qui reçoivent les informations que vous diffusez, se sentiront d’une manière comme d’une autre stigmatisées, discriminées et l’on ne pourra pas parler de paix comme il sera difficile de parler de développement dans un tel contexte !

2030 ! C’est pas loin ! Le monde entier s’est assigné des objectifs ; nous parlons des objectifs de développement durable et, à ce jour, prenons le cas spécifique de la RDC, si nous faisons une évaluation des ODD, est-ce que l’on a déjà atteint 15% des réalisations ? Je ne pense pas. Parce que si sur le plan global mondial, nous sommes à moins de 20%, donc la RDC peut-être à 5% de la réalisation des ODD. C’est-à-dire que dans 6 ans, quand on va faire l’évaluation il y aura beaucoup de questions à se poser. Et si l’on prend le cas spécifique des droits humains, le sujet qui nous rassemble ici, vous en tant que journalistes, si vous faites une auto évaluation des informations que vous diffusez au quotidien à l’intention et l’endroit de la population, est-ce que vous diffusez la bonne information ? Est-ce que vous diffusez une information qui permette au pays d’atteindre ses objectifs là ? Est-ce que les journalistes participent à l’atteinte de ses objectifs ?
Le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif, ils ne sont en contact avec la population au quotidien comme vous les journalistes, 24 heures sur 24 ? Mais quelle information, quel message vous passez à cette population-là ?
Nous devons, chacun de nous, nous poser cette question-là : Est-ce que je participe à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable dans mon pays ?
Si nous prenons dans le cas spécifique du sujet qui nous regroupe ici,’’ la protection, la promotion des Droits Humains’’, est-ce que vous participez à cette protection et à cette promotion qui concerne surtout les populations marginalisées ? Je prends le cas spécifique des personnes LGBT. Ca fait quand même des années que je suis en RDC. J’ai été témoin de beaucoup de cas des violations des droits des membres de cette communauté de la part des journalistes, à partir des discours haineux qu’ils tiennent à leur endroit. Est-ce que ça participe au développement de ce pays ?
J’ai entendu, tout à l’heure, lorsque l’intervenant du secteur justice parlait et faisait un peu le bilan, il a fait état de ce qui a déjà été fait mais, vous les journalistes, quelle a été votre part dans ce que le secteur justice a déjà fait pour diffuser la bonne information ?
La stigmatisation, la discrimination sont criantes au sein des communautés marginalisées parmi lesquelles les personnes LGBT.

Le PNUD ne fait pas la promotion de l’homosexualité, nous accompagnons le pays dans la protection de toutes les populations sans exception parce que nous faisons la promotion de ne laisser personne de côté. Toute personne a de la valeur, chacun compte ! Peu importe qui je suis, peu importe mon orientation sexuelle, peu importe mon identité du genre. J’ai droit à la vie, j’ai droit à l’éducation. Les personnes LGBT ont droit à l’éducation, ont droit à un habitat décent, ont droit aux soins de santé mais, combien des personnes LGBT se retrouvent dans des abris pas du tout décents parce que ne pouvant pas louer une maison dans un environnement quelconque parce que le propriétaire va dire : « Je ne vous donne pas mon logement parce que vous n’êtes pas une personne ordinaire ! »
Est-ce que la Constitution de la RDC exempte les personnes LGBT d’avoir un droit à un logement décent ? Je ne pense pas ! Mais pourquoi, vous les journalistes, vous transmettez des messages qui encouragent la haine au sein des communautés ? Donc, je suis ravie de voir la salle remplie des jeunes journalistes parce que la jeunesse est le fer de lance de la nation. C’est vous l’avenir de cette nation. Vous êtes là aujourd’hui pour cette formation et, le vœu c’est qu’à la fin, le discours puisse changer.
Au lieu du discours haineux que l’on a tant entendu, dorénavant que l’on entende des messages qui valorisent toutes les personnes, peu importe qui elles sont, qu’importe leur orientation. Que l’on valorise l’être humain ! Ce n’est pas parce je suis une personne LGBT que ça veut pas dire que j’ai pas des capacités intellectuelles.

Non ! J’en ai ! La seule chose, peut-être, qui me diffère de l’autre c’est mon orientation sexuelle mais, j’ai les mêmes capacités que tout le monde donc, s’il vous plaît chers journalistes, diffusez des informations qui valorisent tout le monde, qui permettent à la communauté LGBT de se sentir aimée, de se sentir considérée dans tous les lieux à tout moment. Nous comptons sur ce pool pour que la formation et les informations que vous allez recevoir ici, pendant les trois jours, vous puissiez être les ambassadeurs dans vos médias pour former davantage, informer vos collègues, partager les informations pour que d’ici 2030 l’environnement puisse changer, que l’on commence à écouter et entendre d’autres discours à l’endroit des minorités sexuelles et de Genre.
Le PNUD est là pour accompagner le Gouvernement et il ne va ménager aucun effort de continuer à accompagner aussi la société civile dans ce combat noble.
Je dis et je vous remercie.


Madame George Biock

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