Conséquences tardives des sinistres lacustres du Nord-Kivu.
Humanitaire national.
Conséquences tardives des sinistres lacustres du Nord-Kivu.
Les autorités officielles de la province du Nord-Kivu ont repris la main sur le cas des victimes du naufrage intervenu le jeudi 3 octobre 2024, sur le lac Kivu, à quelques milles seulement du port de Kituku, situé dans le quartier Kyeshero de Goma.

Comme d’habitude, l’opinion publique est confrontée à l’éternelle opposition des bilans contradictoires présentés par les sources officielles et privées qui bataillent depuis toujours.

Quel dommage !
Sur ce point justement, tout est à comprendre l’ampleur du désordre qui règne dans ce secteur continuellement frappé par des sinistres.
Comment réagir et qui cautionner d’entre ces données et bilans provisoires?
- 23 décès et 50 survivants, plusieurs marchandises et produits vivriers détruits:( Commissaire Divisionnaire Ekuka Lipopo, actuel vice-gouverneur militaire de province).
- 163 morts: 87 corps sans vie repêchés, 9 rescapés et 78 corps disparus:( Société civile du Nord-Kivu).
- « Nous étions au moins à plus de 300 passagers confinés là-dedans »!( Témoignage recueilli d’un rescapé).
- » J’ai perdu toute ma famille dans ce bateau où nous étions à plus de 500 passagers! » ( Témoignage d’un autre survivant).
- Secours de près de 40 rescapés et repêché 23 corps. ( Éléments militaires de la SAMIRDC à l’agence Reuters).
Déjà, à ce niveau, il y a un bémol sévère. On a de la peine à savoir combien d’êtres vivants se trouvaient sur le bateau ? Qui est habilité à lever tout équivoque à ce sujet pour tordre le cou aux spéculations ?
On sent que la vérité va jouer au chat et à la souris avec l’option publique qui veut la connaître. Et c’est une manie locale qui date et qui transparaît cette réalité qu’aucune statistique valable ne peut s’établir dans un contexte où la formalisation de chaque opération est tronquée. Entretemps, l’armateur-propriètaire du bateau a aussi trouvé la mort. Il est à compter parmi les victimes de sa propre embarcation. Avec sa disparition, il est difficile d’obtenir de précieuses informations.

En toute logique, on ne peut autoriser une traversée sans avoir examiné l’état mécanique d’une embarcation, ses machines, son tonnage, ses capacités de chargement, le manifeste des passagers, l’effectif de l’équipage et on ne sait quoi encore ! C’est le cas de centaines des baleinière, pirogues, yatchs, embarcations diverses qui vont et viennent sur les lacs et rivières à l’Est sans la rigueur qui s’impose et le respect des normes.

C’est dire qu’avant d’établir le bilan après le naufrage, il convient que les services publics du poste lacustre de Minova qui relève de toute une hiérarchie administrative structurée, sous la tutelle du ministre provincial en charge des transports, soient en mesure de présenter le nombre exact avec un manifeste réglementaire, pas imaginatif, de toutes les personnes et le volume des biens, enregistrés sur le MV Merdi qui a sombré dans le lac.

On continue à chercher des corps inconnus dans une immensité d’eaux capables de les éparpiller et de les perdre dans les profondeurs marines.

Ainsi, c’est pas évident de savoir tous et toutes qui étaient là, au moment du naufrage.

Ceux et celles, enregistrés quelque part et qui ont été repêchés, bénéficieront des derniers sacrements publics mais, d’autres disparus, dont la clandestinité ne peut-être justifiée ni établie sur un document, sont condamnés à une mort muette et inconnue. Malheur supplémentaire pour leurs familles qui ne seront jamais consolées!

Voilà pourquoi il y a des personnes disparues dans la nature mais encore recherchées par les leurs ayant perdu la moindre trace.
Toute la maladie et le tort à guérir du secteur pourront se traduire dans ces aspects entretenus par des tiers.

Le Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba a aussitôt réagi sur le fait.

Et voilà, dans une expédition urgente, comme pour fuir les responsabilités, la machine administrative, s’est déclenchée en la province du Nord-Kivu où des suspensions et actions disciplinaires sont décidées.

Ce qui n’est pas correct dans ce brusque branle-bas réactif au niveau des responsabilités concernées, vu les nombreux précédents, que des têtes ne tombent pas et, si possible, traduites devant la justice qui doit demander aussi des comptes. Ces morts sont pratiquement des personnes que l’on a laissé aller vers des drames que l’on aurait pu éviter avec le respect des consignes tout simplement.

Comme c’est dommage !
C’est mieux d’aller du sommet jusqu’au bout de toutes ces bavures qui n’ont pas droit de cité, dans une administration normale.
La rédaction.
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