Atelier CEDHUC-PNUD-PNMLS : renforcement des capacités des journalistes sur les investigations en matière des Droits Humains et domaines de la santé sexuelle. Deuxième jour
Le jeudi 23 mai aura été très instructif pour tous les participants. Les sujets abordés ont livré beaucoup d’aspects méconnus et interpellateurs pour les uns et les autres. Les principaux intervenants se sont montrés plus pratiques et pertinents afin de susciter tout l’intérêt des participants à ces sessions pédagogiques, scientifiques et empiriques.
Le premier intervenant, monsieur Joseph S. Akoro, conseiller politique pour l’Afrique de l’ouest et du centre dans le cadre de WebelongAfrica sur l’Initiative pour une Gouvernance Inclusive (IGI) au PNUD, a établi les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux en matière de protection des droits humains y compris des groupes marginalisés.
Il a défini la nature de ces instruments et leur caractère universel tout en relevant que certains pays comme la RDC y ont souscrit mais tardent de les mettre en pratique en raison de plusieurs contraintes. Toutefois, les journalistes ont le devoir de connaître ces instruments indispensables pour perfectionner leurs approches des sujets et cas liés à la discrimination et la marginalisation des populations clés quant à certaines orientations critiquées dans les communautés locales.

Le second intervenant, doctorant en sciences de l’information et de la communication, le professeur Claude Kankonda, s’est appesanti sur les caractères fondamentaux du journalisme d’investigation qui relève d’une discipline rigoureuse et très sensible. Très au fait du métier et des méthodes en pratique actuellement dans la corporation des professionnels des médias en général, il a émis que l’exercice du journalisme d’investigation typique manquait cruellement au pays en raison de la mauvaise application du métier noble de journaliste en particulier à Kinshasa. Comme pour dire que le niveau était trop bas d’autant que plusieurs difficultés rencontrées par ces derniers entravent les opportunités d’améliorer la transmission des informations utiles qui correspondent aux vrais défis des communautés défavorisées, minorisées, maltraitées et déconsidérées. Il convient que les journalistes s’engagent un peu plus, malgré les risques et péril qui guettent, dans le vrai journalisme d’investigation, discipline plus indépendante et centrée sur une approche réelle des faits et des questions.

Le troisième orateur, journaliste d’investigation patenté des droits humains, à l’œuvre sur terrain depuis plus de vingt ans, monsieur Adonis Bope Ngoloshanga, coordonnateur national du Réseau des journalistes Communicateurs pour la Population et le développement, RCP/ médias, a circonscrit son engagement et sa contribution dans la sensibilisation et la formation à l’importance de l’inclusion sociale. Il a prôné que les journalistes s’orientent plus vers un langage moins borné aux stéréotypes et aux clichés qui fourvoient les communautés, c’est-à-dire qu’il faut que le langage des informations change, qu’il y ait un discours plus inclusif des journalistes dans leurs travaux concernant les questions de dialogue social dans les communautés. Pour mieux définir la tendance médiatique actuelle, il a ressorti qu’il faut sortir du journalisme « généraliste, caisse de résonance, mortifère, polémiste, intolérant, partial et partiel, ouvertement homophobe, peu formé, insalubre et corrompu ». Conclusion : Un bon journaliste doit d’abord bien s’informer avant de mieux informer.
Le dernier orateur, le docteur en médecine Francis Kitolo, est intervenu sur l’évolution et les caractéristiques de la santé sexuelle, sur le plan scientifique, depuis le Moyen Age à ce jour en passant par le tournant de la psychanalyse du docteur suédois Sigmund Freud. Il a spécifié la nature de beaucoup de pathologies en expliquant que la problématique de l’homosexualité impose que l’on la regarde par deux fois, c’est-à-dire sans parti pris ni préjugés socio raciaux car c’est un choix et non une infirmité d’autant plus que l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, a déjà changé la conception des orientations sexuelles pour permettre une société plus équitable en dépit du genre, des sexes, des maladies et de la nature proprement dite. En bref, selon le docteur Francis Kitolo, le problème de considération de genre et d’identité est fondamental aux conventions alors qu’il existe des gens qui sont ordinairement orientés sans aucune influence ; plus, l’homophobie relève en partie de la responsabilité des religions dans l’histoire des marginalisations et des discriminations.
Enfin, les échanges ont permis d’ouvrir de nouveaux horizons pour les professionnels des médias outillés des notions essentielles pour mieux cerner les défis à relever et les combats que rencontrent les groupes marginalisés, discriminées et les populations clés, les difficultés et contraintes auxquelles elles sont confrontées dans les domaines du respect et de la protection de leurs droits en tant qu’êtres humains égaux aux autres, dans leur santé sexuelle au sein des communautés, face à la stigmatisation quasi permanente du VIH, aux réalités négatives du Genre, à l’accès à une éducation, à un emploi digne pour une meilleure inclusion sociale.
Guy ILUNGA KABAMBA
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