Assainissement du secteur pharmaceutique congolais: Une nécessité urgente.

Santé publique.

Voilà près de 6 mois que l’assainissement du secteur pharmaceutique congolais a été annoncé par l’Autorité Congolaise de Réglementation Pharmaceutique, ACOREP. Sur le terrain, rien n’a bougé. Les officines pharmaceutiques non viables continuent de fonctionner avec pignon sur rue. La fermeture de toutes ces pharmacies impropres pour servir des médicaments est une décision pour sauver des vies.

Cette mesure de prévention sanitaire, contre la majorité des pharmacies de la République démocratique du Congo, rencontre les dispositions de l’Arrêté Ministériel N°1250/CAB/MIN/S/AJ/01 du 14 Mars 2000 portant conditions d’octroi des autorisations d’ouverture et de fonctionnement des établissements pharmaceutiques, respectivement en ses articles 2, 4 et 5.

Il est vrai que plusieurs pharmacies locales ne se conforment pas du tout aux préalables tant administratifs que sanitaires recommandées par la législation. La liste des griefs retenus contre ces commerces sont nombreux.

Du stockage inapproprié des médicaments, de la prescription, de la vente libre des produits sans ordonnance, de la ventilation des rayons à l’aération du cadre pour le conditionnement d’air de tout l’office qui manque, du non respect des dates de validité et d’expiration de certains produits jusqu’à leur falsification, du statut de pharmacien recommandé pour tenir tel commerce,…on en passe des violations sur le code de ce secteur crucial de la santé publique.

Pour exemple, l’Acorep aurait retiré, en date du 03 mai 2024, quatre molécules sur le marché, à savoir : toutes les spécialités et génériques à base de « Ranitidine », de « Kétoconazole » (formes orales), de « Meprobamate » et de « Chloramphénicol (formes orales), cependant, beaucoup de pharmacies continuent de les écouler sur le marché.

Plus d’une dizaine de dépôts pharmaceutiques avaient été scellés à Kinshasa, pour plusieurs raisons relevées. Il s’agissait des dépôts : Saint sauveur, Sofaco, Extra plus, Africare, Strapharma, Many, Hair, New Span, Vantari Health Care, Kin Med, Bonne santé, expressément punis pour vente et mise non autorisées sur le marché des médicaments prohibés. Seulement, il y a comme un relâchement dans la surveillance du marché pharmaceutique qui contribue à protéger la RDC contre la circulation des médicaments de qualité inférieure, contrefaits, voire avariés.

Le Gouvernement national et ceux provinciaux doivent tout mettre en œuvre pour s’aligner sur les restrictions de ces structures mieux placées pour assurer une police pharmaceutique objective.

Les victimes sont incalculables dans la population. Ces pharmacies livrent des poisons et tous les centres de santé privés, éparpillés sur tout le territoire national, prennent le relais pour tuer des patients qui affluent, faute de moyens de s’offrir des produits et des soins de qualité. Il est impérieux que la charge de pharmacien soit sévèrement reconnue sur le profil exigé. Cette usurpation de qualité professionnelle que se permettent beaucoup de revendeurs des produits, sur terrain, est un comportement irresponsable et dangereux pour la santé publique. Des populations sont en danger permanent et comme favorisé par certaines autorités locales.

Pour une petite idée du drame humanitaire et de la menace sanitaire en cours, selon le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens, CNOP, actuellement à Kinshasa, plus de 5.000 Pharmacies fonctionnent en toute irrégularité sur moins de 100 Pharmacies régulièrement autorisées.

La commune de kintambo posséderait tout au plus quatre Pharmacies viables sur 120 en activité. La commune de Bandalungwa n’a qu’une seule Pharmacie autorisée, la commune de Kinshasa a zéro pharmacie autorisée alors qu’il y en a qui fonctionnent en toute illégalité, au grand jour.

L’ ACOREP, l’établissement public compétent d’assumer pleinement ses responsabilités devant la représentation nationale pour toute faiblesse et bavure observée sur le terrain, souhaiterait que le Gouvernement provincial de la capitale fasse diligence pour appliquer la rigueur dans le secteur. L’ordre des Pharmaciens qui soutient déjà l’action initiée par l’ACOREP, pour la régularisation du fonctionnement anarchique des établissements pharmaceutiques dans la ville province de Kinshasa, réaffirme sa volonté de s’impliquer totalement dans cette réforme.

Le seul conseil à l’intention des propriétaires des établissements pharmaceutiques à pouvoir se conformer aux prescrits de la loi et aux aventuriers, d’arrêter de sacrifier la vie de pauvres citoyens et citoyennes.

La rédaction.