Sénat: Élection bureau définitif,Le panache du patriarche Jonas Munkamba, un exemple à suivre

Pour de vrai, la valeur des années d’âge aura ténu le véritable prix de sa sagesse. Après moult agitations sur sa position en rapport avec son droit d’occuper, à tout point de vue, la présidence du bureau provisoire du sénat congolais, L’honorable sénateur Jonas Munkamba Kadiata Nzemba, le doyen d’âge méritant, a ramené toutes les divergences à la justice de sa lucidité, lui qui a survécu à un nombre incalculable des tempêtes depuis, avant, pendant et après l’indépendance de notre pays.

Il l’avait demandé, déjà, au commencement de cette crise parlementaire, qu’il n’en avait pas besoin mais, un droit constitutionnel et naturel ne se refuse pas, quand bien même les circonstances disposent autrement. Malgré lui, des voix se sont levées, au grand Kasaï, à l’équateur, dans les médias et dans la classe politique, pour réclamer l’établissement du droit constitutionnel ou pour plaider un arrangement, le patriarche honorable sénateur, ayant vu et saisi beaucoup de nuances dans cette affaire, est resté imperturbable. Il a fallu que des interventions s’engagent pour l’obliger à déclarer publiquement ce qu’il avait, pourtant, déjà admis et arrêté bien avant, sans résultat.Voilà ! Pour couper court à tous ces remous qui gênaient, visiblement, à l’approche de la date prévue, le 15 juin, de l’élection du bureau définitif de la chambre haute du Parlement, il a démontré toute sa noblesse d’âme, sa grande culture, son expérience des conflits et sa sagesse naturelle face au malaise réel qui régnait, jusque là, dans les couloirs comme dans l’administration du sénat, en particulier et, dans l’opinion publique en général.

Connaissant les conséquences de son droit constitutionnel, en tant qu’unique doyen d’âge de cette législature, au cas où il pourrait tout remettre en question, il a choisi la voie de l’abnégation, celle qu’il s’était proclamée, en demandant à tous ceux qui ne juraient que pour son droit à la présidence du bureau provisoire, que ce n’est ni son objectif ni sa préoccupation politiques.Honneur et Respect à ce grand baobab congolais qui réchauffe, par ce geste de désistement volontaire à un droit naturel et légal, la conscience de plusieurs générations. La dignité de tous les prétendus Sages du pays est sauvée par ce geste louable.Il y a encore de l’espoir, le Congo n’est pas totalement perdu et vendu.

Guy ILUNGA KABAMBA