Sauver l’économie agricole: Inertie, philosophie et pesanteur au gouvernement !

Économie Nationale.

Sauver l’économie agricole, Inertie, philosophie et pesanteur au gouvernement !

Le Vice-premier ministre, ministre de l’Economie nationale, le professeur Daniel Mukoko Samba, est sur la pente glissante de récolter la tempête s’il continue à semer le vent !

Dans le contexte du défi congolais, en ce qui concerne la revanche du sol sur le sous-sol, il semble avoir le projet d’emprunter des sentiers battus et rebattus sans résultats escomptés.
Il a été annoncé, au cours de la réunion du Conseil des ministres du vendredi dernier, 27 juillet 2024, des mesures préventives urgentes, préconisées par le ministre de l’économie, pour juguler la crise du maïs dans le Grand Katanga et le Grand Kasaï pendant la période de soudure allant généralement d’octobre à mars de l’année.

Ce qui frustre est qu’un éminent Professeur en économie, au lieu d’activer le levier agricole congolais qui est en inertie, ait proposé ces mesures :

1. L’encadrement d’un groupe d’entrepreneurs nationaux identifiés capables d’importer plus d’un million de tonnes du maïs et de la farine de maïs en leur faisant bénéficier des mesures d’allègement des taxes, impôts et autres redevances ;
2. La conclusion d’un accord gouvernemental avec le Zimbabwe pour le recours à brève échéance aux stocks disponibles dans ce pays en cas de pénurie grave dans certaines zones. ( Une mission locale serait déjà envisagée à cet effet);
3. La confirmation de la mesure portant suspension de la perception de tous les droits, taxes et redevances à l’importation de ces produits allant jusqu’à décembre 2024 ;
4. Le renforcement des mesures d’encadrement existantes par notamment la maitrise du circuit d’importation et de distribution, l’évaluation des stocks, et le contrôle des prix à la consommation ;
5. La mise en place, en collaboration avec le ministère des Transports, voies de communication et désenclavement, avec la SNCC d’un programme précis pour l’acheminement des produits dans les zones concernées ;
6. L’instruction à donner aux gouvernements provinciaux de lever toutes les barrières et d’éviter toute forme de tracasserie et prélèvements illégaux.
   

Comme c’est de la belle rhétorique pour juste importer du maïs au Zimbabwe alors que rien n’est fait, sur place, pour booster le potentiel agricole ! En fait, sommes-nous incapables de lancer des campagnes agricoles à grande échelle, alors qu’au Katanga, il est possible d’en lancer deux par ans ?

Les bras ne manquent en RDC?! C’est de l’emploi sûr pour sauver la population des produits de première nécessité en lieu et place de privilégier, encore, une importation de maïs à l’extérieur !!?

Alors, si cette situation de carence de maïs s’aggravait, l’éminent Professeur et VPM de l’économie nationale, Daniel Mukoko Samba promet que le Gouvernement va s’atteller à renforcer des mesures durables, selon lui, sur :
a) La consolidation de la capacité des principaux fournisseurs de maïs et nouveaux fournisseurs congolais (producteurs et/importateurs) ;
b) Les incitations à leur implication, avec l’appui des partenaires étrangers aux capacités avérées (Brésil, Afrique du Sud), dans les activités de production à grande échelle et de logistique (installation des silos et des entrepôts, minoteries) de stockage requise pour assurer une couverture totale du pays ;
c) La mise en place d’un dispositif financier pour couvrir les investissements requis.

Une fois de plus, ces autres dispositions additives pour durablement, dans sa vision du lendemain meilleur, consolider des ressources nationales, achoppent alors avec les projections du ministère de l’Agriculture où l’on prépare déjà la campagne agricole pour la saison culturale 2024-2025 dans les hémisphères nord et sud du pays.

C’est étourdissant cette cacophonie entre des ministères du même Gouvernement mais, qui regardent, chacun, d’un côté différent!
Il convient que l’on remette nos pieds sur terre et cesse de multiplier des théories d’amphithéâtre. Notre pays ne peut pas se rabaisser sur des importations de maïs ou de riz comme de n’importe quel produit agricole. Notre sol est capable de tous les germer, c’est connu.

C’est humiliant !
Mais que fait de l’industrialisation agricole ? Que faut-il faire pour financer le secteur agricole privé ?
En passant, pourquoi ne pas relancer Bukanga-Lonzo avec les millions que le trésor public va débourser, en mode d’urgence sûrement, afin que l’on revoit, comme il en avait été de cette forte délégation qui s’était déplacée en Afrique australe pour mendier du maïs auprès des privés !

Que fait-on des atouts du sol congolais ? Qu’a-t-on fait pour relancer progréssivement l’agriculture congolaise ?
Des tracteurs  » John Deere », par plusieurs centaines, avaient été partagés !!! A qui? Où sont donc passés ces engins ?

N’est-il pas faisable de disponibiliser, à crédit, aux agriculteurs reconnus, aux fermes à répertorier, aux coopératives agricoles, des intrants et tracteurs en nombre pour, par la suite, obtenir et de bonnes et grandes récoltes avec l’impulsion d’une classe de vrais propriétaires et opérateurs agricoles !?

Ce ne sont pas les millions qui manquent ? D’ailleurs, l’expression de  » La revanche du sol sur le sous-sol » est très claire.
La RDC regorge de grands espaces arables sur lesquels il est possible de labourer et semer des champs de maïs!
Des statistiques affirment qu’à lui tout seul, le Grand Katanga à la capacité de produire plus de 20 mille tonnes de maïs grain en une seule récolte !!

S’il faut aller dans le sens du ministre de l’économie, autant démettre le ministre de l’Agriculture, l’ingénieur Grégoire Mutshail’ Mutomb’ qui ne servirait à rien ! Et pourtant, il y a moins d’un mois seulement, cet ingénieur diplômé en agronomie et très ancré dans les stratégies de la FAO, venait de proposer un schéma des mesures idoines plus expérimentées pour développer des vraies filières du secteur agricole national.

C’est à n’y rien comprendre de telles contradictions ! ?
Soyons conséquents dans la mesure du possible que l’on peut personnellement faire et dans la facilité de toujours vouloir dépendre du travail des autres.

Guy ILUNGA KABAMBA