Région des grands lacs : L’éternel défilé onusien pour Jean-Pierre Lacroix

Région des grands lacs : L’éternel défilé onusien pour Jean-Pierre Lacroix.

C’est l’énième fois que la république démocratique du Congo reçoit, sur son sol, le diplomate français qui doit tellement bien connaître des choses sur les conflits de la région des grands lacs, depuis le temps qu’il visite et revisite les lieux. Le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, en est, avec cette visite officielle de cinq jours, qui commence ce lundi 16 septembre, à une habitude qui ne rassure presque plus du tout car, aucune paix visible, de près ou de loin, on a vécu depuis qu’il va et revient.

C’est à croire que cet état de la situation humanitaire qui se dégrade ne le préoccupe pas de la même manière que les congolais ! L’ambassadeurJean-Pierre Lacroix va rencontrer le Président de la République Félix Tshisekedi, la Première ministre Judith Suminwa, quelques membres du Gouvernement ainsi que plusieurs acteurs politiques et différentes organisations de la société civile. C’est une routine, au cours de laquelle, la langue de bois va fonctionner pour s’entretenir sur une question qui n’a guère changé depuis plus de 30 ans, malgré les multiples promesses et gestes des Nations Unies.

On se demande pourquoi ?
Il sera question, sans doute, des effets du processus de Luanda, dont les groupes rebelles et le Rwanda ne cessent de piétiner et ridiculiser.
Quoiqu’il prétende sur le rôle de la Monusco, les congolais, dans leur for intérieur, n’ont plus confiance à son implication, dans l’accord de Luanda. La force onusienne a plusieurs faces cachées qui inquiètent parfois, vis-à-vis des rebelles et des mouvements armés.
Il y a eu trop d’éléments qui ont prouvés qu’il y a des brebis galeuses dans le personnel de la monusco.

C’est une situation que le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé du maintien d’une paix refusée, ferait mieux de corriger avant d’aborder le processus de désengagement progressif et total de cette force qui n’a rien apporté de concret en rapport avec les espoirs attendus.
Jean-Pierre Lacroix connait toutes les réalités et mensonges dans la région pour y avoir été au parfum avec tous les protagonistes. A sa place, avec l’influence qu’il a, il devrait décourager cette curieuse complicité d’une communauté internationale qui joue à cache-cache dans ce drame qui n’a que trop duré, dans cette région, un peu par sa faute.
Les communautés locales, les organisations de la société civile, tous les acteurs concernés, en RDC, au Rwanda, en Ouganda, au Burundi, en Angola et dans les multinationales, ont chacun une part active dans le cercle vicieux qui détruit dramatiquement tout espoir de retour d’une vraie paix durable dans cette région martyre.
Seule l’ONU a les moyens de mettre un terme à ce calvaire congolais mais, les agendas sont tellement complexes que les congolais, premières victimes, ont développé une résilience incomparable.

Alors, le diplomate onusien doit comprendre que personne n’est dupe des enjeux et hypocrisies.
Enfin, il y a aussi l’occasion, pour lui, de rencontrer les dirigeants de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIDRC) en RDC, dans le cadre de la résolution 2746 du Conseil de sécurité, qui encourage la coopération régionale pour restaurer la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, paix et sécurité compromises par des fauteurs bien identifiés mais, apparemment protégés.

La rédaction.