RDC. Rentrée parlementaire : Le même refrain des discours d’ouverture… depuis !
Éditorial politique
RDC. Rentrée parlementaire : Le même refrain des discours d’ouverture… depuis !
La journée du lundi 16 septembre 2024 aura consacré la rentrée de la session parlementaire des deux chambres.

Comme d’habitude, l’opinion publique nationale est toujours très attentive pour l’audition solennelle des discours des présidents. Ces discours, dans l’entendement des avisés, préfigurent les orientations et l’agenda particulier de la session qui est lancée. C’est dire qu’au travers ces discours, on évalue l’impact du sénat et de l’Assemblée Nationale dans le public.

Qu’en est-il, après les discours des honorables Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, pour la chambre haute et, de Vital Kamerhe, pour la chambre basse du Parlement de la république démocratique du Congo ?

A notre avis, c’est la routine qui se résume dans ces sempiternelles lectures de bonnes intentions, on doit se l’avouer.
Au sénat, le nouveau président de l’institution et ancien premier ministre du gouvernement national, a tenu un speech plein de bonnes intentions habituelles mais, il doit savoir que c’est dépourvu des intérêts de fond du présent qui concerne plus directement la majorité des congolais et des congolaises coincés davantage par de conditions sociales précaires.

On n’a senti aucune réelle volonté de bousculer les choses mis à part le pompeux des phrases qui dénotent, en surface, de grandes ambitions de développement et des mesures classiques de redressement. On est fatigué de cette dialectique de façade qui sauve la face pour rien de concret. Si le président du Sénat invite le gouvernement de la république à » mobiliser des recettes internes, lutter contre l’incivisme fiscal, stabiliser le taux de change du franc congolais et promouvoir les secteurs productifs », cela résonne comme une gifle que l’honorable président de cette chambre dite des sages, s’inflige à lui-même car, ces défis demeurent intacts depuis qu’il a changé de poste.

Même que certains d’entre ces objectifs sont devenus préoccupants pour la population qui voit de nombreux indicatifs matériels et pratiques se dégrader. La vérité est que l’on aurait bien voulu entendre l’honorable président du sénat changer de ton vu qu’il connait les difficultés et les véritables problèmes du social congolais, de l’économique, du politique, du sécuritaire, de la santé publique, bref, de l’ensemble des secteurs nationaux, pour avoir géré cela au quotidien.

Pourquoi nous endormir avec un discours protocolaire, vide de cette impulsion régénératrice et authentique au bon vouloir des congolais et congolaises dont la résilience est saluée partout. Il faut pouvoir bien lire les signes de temps et comprendre que celui du prestige est dépassé, des rêves est banni et que, celui des actions…silencieuses, s’il le faut, est très souhaité.

L’opinion publique d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle d’hier, soumise et passive, face à la gestion de la chose publique par une certaine élite controversée. Le peuple n’ plus ce qu’il était jadis. Il est mâture. Comme la faim sort le loup de sa tanière, la misère à sorti les congolais de l’inconscience et de l’indifférence d’antan. Soyez vigilants, sinon, vous serez désagréablement surpris.
En passant, il y a eu un vrai bémol, dans la tirade de l’honorable président du sénat. Déjà, des protestations fusent à ce sujet dérangeant : Doter le parlement congolais d’un siège exclusif car, le Palais du peuple semble ne pas lui convenir !!?
Même si c’était le cas, est-ce opportun ou prioritaire face aux multiples problèmes actuels et déficits de bonne gouvernance qui ruinent le dynamisme national?

En ce qui concerne, le discours à l’Assemblée Nationale, l’honorable président, Vital Kamerhe, a frayé dans les mêmes brancards des prévisions enfumeuses.

Depuis combien de gouvernements la sécurité, l’éducation et la promotion de l’agriculture sont inscrites parmi les priorités des budgets successifs ? Celui de 2025, évalué à 18 milliards de dollars américains, sera-t-il, une fois de plus, ce projet de loi des finances loin de correspondre aux libellés stricts de la répartition déclarée dans les registres des rubriques ?

L’inadéquation des réalités sociales avec les exécutions du gouvernement ne peut que s’aggraver tant que le courage et l’audace attendus ne se retrouvent pas toujours dans l’élan. S’il y en a, ce que c’est infime et insuffisant pour rassurer les attentes de la population. Madame le premier ministre, Judith Sumwina Tuluka, risque fort de tomber dans les mêmes théâtres officiels si elle se laisse entraîner dans les spectacles populistes et creux, propres à la classe politique congolaise qui se vénère dans le cercle vicieux de son nombrilisme égocentrique.

Le temps est crucial de renverser la vapeur des illusions politiques. On ne peut pas faire semblant de travailler pendant longtemps parce que l’évidence nous remettra dans le dénuement réel.

Les voeux des présidents des chambres parlementaires doivent se convertir en actions directes et, surtout pas en mesures à prendre. Pourquoi exiger des sanctions appropriées, selon l’honorable Sama Lukonde, à l’encontre des auteurs des crimes commis en RDC sans passer à l’exécution de cette volonté immédiatement ? Les auteurs sont-ils connus ou non? ! Puisqu’il l’a dit, ce qu’il les connait !

Autre chose. Cette prétendue amélioration dans le projet de budget 2025, de la rémunération des enseignants et pour l’ensemble de la Fonction publique, est-elle notable et proportionnée à 50% des réclamations ?

Et pour finir, les élus et élues du parlement, ont-ils réellement le cœur à l’ouvrage ?



La grogne des médecins non primés et mécanisés, des enseignants insatisfaits, des jeunes magistrats non affectés, on en passe, des cas des détournements, des grèves dans les entreprises, de la dépréciation sauvage du taux de change face aux devises étrangères, de l’insécurité dans les communes, de l’abondance des mesures gouvernementales sans finition, de l’agression à l’Est du pays, des sabotages, tellement des dossiers à suivre pour démontrer les capacités de vouloir accompagner la vision et les épreuves du Chef de l’État qui semble, tout seul et mal servi par ceux qui sont censés le faire.

Guy ILUNGA KABAMBA
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