Kasaï Oriental : La santé des populations menacées par de nouvelles épidémies

Santé publique.

Kasaï Oriental : La santé des populations menacées par de nouvelles épidémies.

Les risques de contamination de la tuberculose
à la prison centrale de Mbuji-Mayi, Mu Tsimanu, font état d’une alerte maximale dans la province du Kasaï Oriental. C’est la coordination provinciale du Programme national de lutte contre la tuberculose dans la province, qui a sonné l’alarme.

La prison centrale de la ville de Mbuji Mayi, communément appelée » Mu Tshimanu », rencontre de grandes difficultés de répartition et séparation des détenus.Malgré les réclamations et protestations, cela à plusieurs reprises, des organisations de droits des prisonniers et les services sanitaires, rien n’est fait pour prévenir les risques de contamination. Le nombre impressionnant des prisonniers, des deux sexes, dans un établissement pénitentiaire étroit et débordé, est à l’origine de cet état carcéral précaire.

Par conséquent, le moindre cas de maladie contagieuse, à l’exemple de la tuberculose endémique à ce site, se propage à une vitesse effarante pour, inévitablement, sortir jusque dans l’environnement de la prison, du reste, située en plein centre très habité. Raison de plus de s’attendre à plus de cas extérieurs. Comment pouvoir isoler les tuberculeux des autres détenus ? Voilà tout le problème qui se pose depuis des années au Kasaï Oriental.

Le médecin coordonnateur provincial de la lutte contre la tuberculose au Kasaï Oriental, le docteur Marcel Kazadi Nsenda, est presqu’aux abois en déclarant :  »  Nous avons demandé si on peut même arriver à
construire deux salles à la prison car, il y a de l’espace mais, jusqu’à présent, on n’est pas arrivé à le faire. Ce serait une bonne chose si on peut séparer au moins les tuberculeux malades de la prison des autres prisonniers qui sont là. Les autorités sont là, elles comprennent que la situation est très très grave « , s’est-il plaint.

Le bilan épidémiologique fait le compte, depuis trois mois,
dans la prison centrale de Mbuji Mayi, de 16 cas dépistés sur plus de 500
prisonniers. Cette prison qui ressemble à un mouroir officiel est un danger public pour toute la population du Kasaï Oriental, en général, et pour la ville de Mbuji Mayi, en particulier.
Pour ceux qui se souviennent encore, cet établissement pénitentiaire avait enregistré, entre 2014 et 2015, une épidémie sévère de tuberculose pulmonaire très sensible qui fut une alerte sanitaire nationale. Avec cette recrudescence de 16 cas dépistés au premier trimestre 2024, dont 13 cas sensibles et 3 cas multi résistants, les risques d’une extension rapide sont à craindre.

Si l’actuel Garde des Sceaux, Me Constant Mutamba Tugunga, dans sa promesse de construire des prisons pour les détourneurs des deniers publics, pouvait s’atteler d’améliorer d’abord les conditions carcérales des prisons qui existent déjà.

La rédaction.