Football : Entre les montagnes et le fossé, ou sont les sportifs congolais ?
Sports.Football.
Contrats RDC-Clubs européens.
Football : Entre les montagnes et le fossé, ou sont les sportifs congolais ?
Les sports, en général, sont des activités de grand intérêt pour tous les publics du monde. Cependant, d’entre les multiples disciplines qui en font partie, il y a certaines qui sont plus populaires que les autres, cas du football qui captive, à lui tout seul, la planète entière.

Autrefois, l’opinion publique mondiale était mal informée du caractère lucratif de ce sport dit » le sport-roi ». On le considérait uniquement comme un loisir et une discipline de condition physique sans intérêt consistant, au point qu’être joueur de football n’avait pas très bonne presse dans l’opinion publique.
Aujourd’hui, avec l’impact d’internet et la facilité de mondialiser en direct ou en différé les évènements, à partir d’un simple téléphone ou d’un écran téléviseur câblé, l’ampleur de la visibilité et la valeur des compétitions se sont multipliées pour l’opportunité de toucher un plus grand public et opérer de bons investissements et bénéfices.

Cette évolution technologique a apporté, à l’étranger où les équipes de football sont de véritables entreprises cotées en bourse au même titre que les plus grandes sociétés et multinationales, une véritable révolution dans le sport le plus populaire de la terre.
Vu cela, travailler dans le secteur sportif du football, en occident, est plus rentable que œuvrer dans les autres professions.

Pourquoi ?
Il existe, dans le sport du football, des catégories : Professionnelle et non professionnelle.
La catégorie professionnelle qui nous intéresse, en occident, est régie par des managers expérimentés égaux à des vrais chefs d’entreprises qui brassent des millions pour des défis dont les échéances riment avec performance, un point c’est tout. L’ amateurisme n’y est pas permis. Toutes les activités tendent à l’effort de monter au sommet du podium des compétitions pour ces équipes aspirant au niveau supérieur pour les athlètes sur le terrain.

Les occidentaux ont bien organisé toute cette machine des sports en général en mêlant loisirs et grosses affaires, cela en termes de formalisation et homologation de tous les championnats avec des règlements des jeux et calendriers des matches bien standardisés, en bref, aucun détail lié aux activités et opérations du domaine des sports n’est négligé. Tout est interconnecté et systématisé dans les championnats et ligues de toutes ses fédérations qui, elles toutes, évoluent sous l’égide de la Fédération de Football Association, FIFA en sigle, organe suprême unique qui commande le football mondial.

Pour figurer convenablement dans cette sphère football professionnelle, il convient d’être, à son tour, bien organisé, c’est-à-dire, démontrer les mêmes caractéristiques professionnelles dans le football local.
Pour le cas précis de la République démocratique du Congo, il y a tout à faire pour cela.

La Fédération Congolaise de football Association, FECOFA, demeure une organisation mal connue des congolais eux-mêmes. On retient l’identité de ses dirigeants mais, on s’interroge sur leur apport réel à l’essor du football congolais qui est comparable à un fossé face à des équipes européennes situées sur le pic des montagnes.

Les conditions des joueurs du soccer congolais et en occident ne sont guère comparables à tout point de vue. C’est une exigence à combler pour remonter le niveau et la direction des clubs locaux qui donnent trop l’impression d’amateurs lorsque l’on s’en réfère aux propriétés des clubs des fédérations européennes, voire sud américaines.
Pour aborder la vraie question qui nous préoccupe, il s’agit de savoir quelles sont les réels apports des contrats financiers signés par le gouvernement congolais avec certains clubs prestigieux de la planète sport, particulièrement sur les clubs locaux ?

De prime abord, on déplore que ces initiatives aient été engagées unilatéralement sans inclure ni associer les principaux protagonistes du sport-roi et des autres disciplines. On sent que les motifs avancés n’ont pas suffit à contenter l’opinion publique congolaise qui murmure et accuse la politique d’en avoir fait une affaire personnelle.

On peut se l’accorder sous l’angle lequel, comment comprendre que le trésor public concède des millions de dollars américains à des clubs étrangers, déjà côtés en bourse, c’est-à-dire riches et pourvus d’assez de moyens pour s’offrir à des prix astronomiques des fabuleux transferts, alors que localement nos athlètes sont mal rémunérés !?

Au-delà de cet aspect technique, tournons nous sur les infrastructures sportives qui font défaut sur toute l’étendue nationale en raison de leur insuffisance numérique et de leur vétusté. A qui profites vraiment ce » Visit Congo RDC », que proposes concrètement la République démocratique du Congo pour justifier cette stratégie touristique, du reste, non défendue en dehors de quelques privilégiés au gouvernement ?

S’il a fallu, pour le slogan : RDC, au cœur de l’Afrique », que le FC Barcelone obtienne 43 millions d’euros sur quatre ans, signé par le ministre des Sports et du Tourisme, Didier Budimbu, pour soi-disant : « promouvoir le tourisme et développer le football congolais », que l’AC Milan, pour sa part, reçoive 14 millions pour juste une saison sportive et que l’AS Monaco, pour la même raison, soulage le trésor public congolais de 1,6 millions pour une saison, la stratégie ne peut pas satisfaire pour redorer réellement l’image interne et le sport congolais qui ont plus besoin, au préalable, d’un effort local des autorités locales qui confient aux étrangers des efforts qui auraient permis spontanément, en s’inspirant des modèles de gestion du secteur sportif occidental pour relever le niveau du sport congolais, cela, avec tout cet argent : 43+14+1,6= 55,6 millions.

Ces contrats, en toute sincérité, déshonorent les sportifs congolais abandonnés à une misère impossible à décrire.

Selon les détails rapportés par Jeune Afrique le 10 juillet 2025, la RDC bénéficiera de plusieurs avantages concrets, dont voici quelques uns:
-Le slogan « RDC, Cœur de l’Afrique » sera affiché sur les maillots d’entraînement du FC Barcelone, à l’exception des matches de la Ligue des Champions et de la Coupe du Monde des Clubs.
Deux minutes de publicité par match au Spotify Camp Nou, offrant une visibilité mondiale.
-Un showroom de plus de 80 m² dédié à la promotion du tourisme et des produits congolais.
-Des maillots, billets et accès aux loges VIP pour des délégations congolaises.
-L’utilisation contrôlée de l’image des joueurs du FC Barcelone pour des campagnes promotionnelles.
-Quatre camps d’entraînement annuels de cinq jours, accueillant jusqu’à 50 jeunes joueurs congolais, organisés au sein de La Masia, le prestigieux centre de formation du FC Barcelone.

Enfin, à ces partenariats, d’autres accords ont été conclus par la RDC pour arrondir l’ensemble à la bagatelle d’un investissement de plus de 90 millions d’euros, pour juste promouvoir la visibilité internationale d’un football national qui périclite dans un fossé où l’on l’a enfoncé!

Qui dit mieux ?
La rédaction.
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