Famille et société en RDC : Des considérations en déclin sensible vers la perdition.
Famille et société en RDC.
Le 1er août de chaque année, localement,on rend hommage, à la fois, aux morts et aux parents. Ces hommages mérités ont perdu, depuis quelques temps, leur sacré et leur respect dans la conscience de nombreuses personnes.

Il n’y a qu’à observer le déroulement des obsèques, pour le cas des morts, afin de comprendre le degré des violations manifestes sur les protocoles traditionnels et universels leurs dévolus; du cas des parents, la dégradation des mœurs sociales prouve à suffisance la dérive des rapports humains actuellement.

Ces défauts, sur des fondements culturels primordiaux, sont des réels dangers qui peuvent entraîner l’extinction de l’humanité et tout ce qu’il y a encore de plus raisonnable pour une existence sans repères civiles.

La mort est banalisée, les cimetières sont profanés et le vivre-ensemble a perdu toute sa quintessence. Mine de rien, cela frise l’extinction de la moralité pour une société idéale.

Les morts comme les parents, avouons-le, n’inspirent plus de la considération et un respect ordinaires aux nouvelles générations. Non pas que la mort s’est rabaissée ou que les parents se sont dénigrés, c’est une manie adoptée, un comportement engagé, des défauts assortis à une vogue du terre-à-terre que l’opinion publique tolère au point de la suivre. Comme c’est dommage.

Pour la petite histoire, les origines de la célébration de cette date simultanément consacrée aux morts et aux parents ne sont pas parties de rien. Si un sens en a permis la commémoration pour se recueillir sur les tombes des proches disparus et, à la même occasion, exprimer son amour et sa gratitude envers les parents vivant, c’est parce que cette tradition est historique.

Elle remonte à il y a presque quarante ans. Nous sommes là en pleine gloire de l’Authenticité prônée par le tout puissant président Joseph Mobutu Sese Seko Kuku Gbendu Wa Za banga.

Lorsque pour des raisons idéologiques liées à sa vision politique du recours à l’authenticité, il décidera unilatéralement de remplacer la fête chrétienne de l’assomption par la fête des parents.

C’est dans cette idée qu’il s’ensuivra, vu que ce sont les enfants qui doivent honorer leurs parents, pour la plupart disparus, la mode entraînera tout le monde à dignement entretenir leurs sépultures et s’occuper de leurs derniers lieux de repos.

Ainsi fait, une nouvelle tradition va s’inscrire pour consacrer la matinée de cette journée à rendre hommage et se souvenir de parents et compatriotes disparus afin que l’après-midi soit dédiée aux parents vivants.

Pour conclure, le regret est qu’actuellement, il y a des jeunes qui se préparent plus à parader en bel uniforme pour une levée de deuil qu’à s’émouvoir de la perte d’un disparu.

En termes clairs, la décadence morale, en particulier, pour la République démocratique du Congo, est en phase d’inverser les valeurs consacrées aux morts et aux parents en ce sens que l’on a déterré tout le respect dévolu aux personnes disparues pour enterrer celui réservé aux personnes encore vivantes !!!
Mais, où va-t-on ?
Guy ILUNGA KABAMBA.
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