Changement des mentalités : Par où faut-il commencer ?
Éditorial sociopolitique.
Changement des mentalités : Par où faut-il commencer ?
Notre pays la république démocratique du Congo est en pleine crise multisectorielle.

On pourrait se permettre de diagnostiquer que tout l’état, dans sa configuration au propre comme au figuré, est complètement en dégradation croissante, en déliquescence continue, entraîné à un bouleversement périlleux et susceptible, si l’on n’y prend pas garde, d’être totalement effacé de tous les repères ; pour ne pas dire : Tué, écrasé, anéanti, corrompu, pillé !

On se réserve d’en dire plus que ce qui nous paraît tous évident que, tout est à refaire, à reconstruire du point de vue, structurel et intellectuel. N’empêche, il y a des choses à se demander : Comment en est-on nous arrivé à ce point déplorable ?!

A qui la faute ? Particulièrement qui? Quelles catégories des congolais et congolaises auraient pu nous sauver de cette déchéance nationale ? Lesquels, parmi les compatriotes, ont plus peser pour accélérer cette chute vertigineuse ?

Première tentative de réponse: « Tout le monde ! » M’a-t-on répondu à plusieurs reprises. C’est trop facile! C’est excusable de s’en tenir à inclure tous les congolais et congolaises dans cette méchante responsabilité vers la décadence et ruine car, la société est une organisation au sein de laquelle plusieurs échelonnements et catégorisations construisent des degrés de compétences et des charges respectives et hiérarchisées dans l’ensemble.

Les premiers grands empires comme les grandes civilisations anciennes ont vécu jusqu’à leur apogée pour tomber et s’oublier aujourd’hui pour des raisons connues, pour certaines et, pour des motifs inconnus les autres ! Au delà de ce point de vue qui fatalise toute une communauté nationale, voyons cette autre approche.

Et s’il n’était uniquement question que des mentalités congolaises à changer ? Que faudrait-il faire pour renverser toutes ces mauvaises tendances publiques et privées qui assombrissent le quotidien et l’avenir de toute une nation ? Comment pouvoir ramener une conscience commune des vraies valeurs cardinales de la vie normale et à une humanité universelle cette population éperdue !!?

Il faut, peut-être, opérer une véritable révolution mentale des personnes.
Aujourd’hui, on s’interroge comment y parvenir et avec qui ? Cette question, c’est à comprendre, se pose de cette manière parce qu’au départ, tout le monde sait que l’état, celui que nous avons institué depuis l’indépendance, a échoué de prendre en charge les citoyens et citoyennes congolais. Cela est probant et indiscutable.

Faut-il revenir à une autre colonisation étrangère pour espérer relancer l’édification d’une conscience nationale et les caractères d’une identité valable après une seconde frustration politique ? C’est dur.
Entretemps, il faut vite réagir.
C’est sérieux ! Il y a urgence !

L’homme congolais doit-être réinventé, reconstruit, redéfini pour bâtir un nouvel état qui va correspondre à sa nouvelle identité nettoyée et assainie de toutes les impuretés civiques actuelles.

La délinquance est partout ! La gouvernance est minée par des détournements qui semblent irrépressibles ! La justice est régie par d’autres décisions qui n’ont rien à voir avec les lois ! Les policiers font les voleurs ! Les politiciens n’ont plus le profil pour la cité ! Ceux qui doivent défendre la cité mentent sans vergogne ! L’hypocrisie est au-dessus de l’absence de moralité ! La religion n’est plus au service du divin créateur ! Les soi-disant honnêtes gens sont perfides! Le non-sens fait office des révendications publiques ! Comment distinguer le bien du mal!? Les conventions collectives sont obsolètes ! La famille n’est plus la base culturelle et éducatrice des individus ! L’école est inutile car, les universités et les emplois s’atteignent autrement ! Bref, tout ce qui est censé servir d’exemple, en RDC, n’est plus crédible! Tous ceux qui sont l’exemple de la perdition gagnent du terrain dans la société.

Une crise multiforme emprisonne la nation entière dans un vertige tellement étourdissant que seule une explosion intégrale serait une fin inévitable et plausible de faciliter un recommencement, un peu à l’image de l’effondrement de la tour de Babel pour tout recommencer.
Oui!
Il faut tout recommencer ! Changer les mentalités des citoyens et citoyennes congolais avant tout, du sommet à la base, pour espérer conserver, représenter et optimiser une vraie souveraineté nationale qui s’effrite au jour le jour.

Il faut changer cet esprit des responsables qui rament à contresens des lois, dans la circulation, dans les services, dans les cérémonies, dans la justice, dans les entreprises, dans tout ce qui nécessite une égalité des chances.

Si possible, il faut changer l’expression des références tribales et provinciales ! Élargir le contexte de la nationalité à plus d’extension légale, ouvrir des options pour le privé à plus de libéralisme économique, réglementer l’exercice politique à des meilleures responsabilités purement administratives et économiques.

Tout est à refaire ! Il n’y a pas de honte à se l’avouer que nous, les congolais et congolaises du 30 juin 1960 à ces années 2000, avions échoués de se construire un état solide !

Commençons par changer nos mentalités, ces préjugés qui nous habitent, ce tribalisme qui nous définit, cette hypocrisie que nous paradons, cette inculturation que nous développons, ces à-priori qui nous caractérisent les uns vis-à-vis des autres, cet égoïsme national infesté de népotisme, clientélisme, clanisme et individualisme, tous chétifs et improductifs pour toute la communauté congolaise aujourd’hui quasi déshumanisée et personnalisée, dans le monde, comme une anomalie à part.

Changeons! C’est possible !
Avec qui et comment ?
Guy ILUNGA KABAMBA
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