Ces commémorations aux prix qui pèsent sur le poids d’autres préoccupations.

Église et Gouvernement, je t’aime…moi non plus !

Les temps sont durs depuis belle lurette en République démocratique du Congo. Les finances publiques sont sujettes à de larges coupes budgétaires dont les justificatifs continuent de susciter des tiraillements et reproches dans le camp de certains observateurs de la gestion de la chose publique.

Au niveau national, plusieurs secteurs sont K.O.
Des menaces de grève et d’arrêt des services sont brandies contre le gouvernement qui semble asphyxié par cette avalanche des revendications. Non seulement, il faut s’efforcer de rencontrer leurs requêtes dans les cahiers de charges honnêtes, il faut trouver urgemment répondre et, par la suite, se ranger, surtout, à pérenniser les solutions concrètes or, c’est là où les failles du système congolais récolte et provoque la récurrence des mêmes causes.

Les grèves successives démontrent clairement que beaucoup de choses ne marchent pas comme il faut dans notre pays.
A-t-on un tableau des priorités et des urgences ?
A ce qu’il paraît sur le terrain des évènements et des opérations, non!
C’est un point de vue qui concerne et le train de vie du gouvernement national et l’exercice des autres institutions face en concurrence aux différents coûts et dépenses accordés et réglés pour certaines activités, lesquelles, en ces temps, à notre avis, ne méritent pas autant de consécration ni de mobilisations.

Notre Trésor public saigne déjà trop des détournements innombrables. A cette allure, c’est accélérer sa mise à mort déjà en cours. Nos fonctionnaires pleurent depuis longtemps des arriérés de salaire et de la modicité des barèmes dépassés par la détérioration de taux de change sur le marché des biens, les écoles manquent, les routes se désagrègent sur toute l’étendue du territoire national, l’insécurité bat son plein, les embouteillages se radicalisent, les mœurs se dissipent, bref, une sorte de chaos apocalyptique se présage à l’horizon de ce grand pays mis à genoux par la plupart de ses propres citoyens et citoyennes.
Ce cynisme congolais écoeure et scandalise le simple bon sens.

Nonobstant le respect que l’on doit déférer à la Bienheureuse Anuarité Nengapeta Marie-Clémentine, martyre de la Foi et symbole de la dignité spirituelle universelle, il y a une gêne, un embarras, dans la démarche effectuée à ce sujet commémoratif pour l’égalité des questions à considérer, parmi les nombreuses qui freinent tout le pays.
Qu’est-ce qui est prioritaire et qu’est ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce qui est urgent et qu’est-ce qui peut attendre ?
Il faut savoir l’identifier et avoir le courage de s’y consacrer convenablement.
Nous avons appris que certaines entreprises publiques, récemment créées, accusaient des retards annuels d’absence des frais de fonctionnement !
Nous avons appris que les médecins, les enseignants, les ceux-ci et les ceux-là, réclamaient encore et depuis ce qu’on leur avait promis sur papier !

Alors, le mode d’urgence demeure le sacré tour de magie pour allouer des fonds aux chiffres astronomiques à des cérémonies et occasions qui n’avaient pas, nécessairement, besoin d’autant de kitsch et d’opulence budgétaires.
Madame la première ministre devrait rectifier ses paramètres au risque de plomber, ce qui se craint, le crédit que l’on lui avait accordé dès sa nomination.

Oui!
Il faut célébrer mais, comment se réjouir de la Noël et du nouvel An lorsque les kulunas vous menacent ?

Où est la priorité ?
Aussi, on ne comprend pas comment les églises font deux poids deux mesures lorsqu’il s’agit des cadeaux à recevoir, les rapports sont détendus et, lorsqu’il s’agit des critiques à envoyer, les rapports varient ?

Il y a comme, entre ces deux institutions universelles, un curieux antagonisme souple, une drôle de relation instable et flexible qui se nourrit des liens fraternels et fragiles.

La rédaction.