Entrepreneuriat. Défis de la Diaspora congolaise. Echange avec Madame Betty LUKUSA GOKE,…
Entrepreneuriat. Défis de la Diaspora congolaise. Echange avec Madame Betty LUKUSA GOKE, congolaise vivant à Cotonou, capitale du Benin et vivant à l’étranger depuis plus de 20 ans.
Lancée dans une entreprise sur sa volonté personnelle, juriste de formation universitaire, l’entrepreneuriat a changé le cours de son existence.
Cette brave femme, toujours attachée à son pays, a livré son expérience à la rédaction de Olympus médias RDC.
« Du coup, j’ai commencé à envoyer mes Bazin, robes pagnes et des tenues d’hommes dites Good Lucks (Tendances nigérianes), déjà cousus à une clientèle qui était ravie de mon initiative. »
O.:Bonjour, Madame.
B.G. : Bonjour Monsieur le journaliste.
O. :Comment vous appelez-vous et que faites-vous dans la vie ?
B.G. :Je suis madame Betty LUKUSA GOKE. Je vis à Cotonou où je suis mariée à un béninois. Je produis des vêtements en Bazin, cousus par moi et vendus à distance dans les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.

O. :Justement, nous avons regardé plusieurs modèles de vêtements en Bazin qui circulent sur la toile avec votre offre. Peut-on en savoir davantage ?
B.G. :Oui, ce sont des modèles pour hommes, femmes et enfants que mon entreprise au Benin coud depuis. Dans ce secteur de l’habillement, les gens confectionnent des produits de manière artisanale. Au Benin, il y a une forte production des Bazin. Vivant là-bas, j’ai pris le temps de me familiariser à ça.
Sur place, étant congolaise, tout au début, beaucoup de compatriotes de Kinshasa, Lubumbashi et Matadi surtout, m’envoyaient de l’argent pour leur acheter des articles en Bazin. Ainsi, petit-à-petit, l’idée m’est venue de m’engager dans ce commerce.
O. : Comment faites-vous concrètement ?
B.G. : J’achète moi-même les Bazin sur place, je les confectionne comme j’ai pris aussi le temps de prendre une formation en coupe et couture. Pour y arriver, j’ai dû engager des ouvriers. Connaissant les tendances à force d’avoir servi les besoins des demandeurs de partout et de diverses origines, je me suis spécialisée sur ça. Du coup, j’ai commencé à envoyer mes Bazin, robes pagnes et des tenues d’hommes dites Good Lucks (Tendances nigérianes), déjà cousus à une clientèle qui était ravie de mon initiative.
O. : Comment faites-vous pour entrer en contact avec votre clientèle en général et celle de la RDC, votre pays d’origine, en particulier ?
B.G. : Pour les congolais et congolaises qui aimeraient acheter mes produits, ils doivent enregistrer tout simplement mon numéro de contact ( +229 989 31 818, Madame Betty LUKUSA GOKE, c’est le nom de mon époux qui est béninois), ou via mon What’s Ap et mon mail, pour bénéficier de mes services et m’atteindre directement.
Toutes ces opérations doivent se faire dans une confiance mutuelle ; c’est-à-dire, ils devront me verser une avance ou un acompte pour que je confectionne leur commande en choisissant un modèle de mon catalogue que vous voyez défiler sur mes offres en ligne. Ils peuvent aussi me proposer leur propre modèle et goûts personnalisés. Quant aux modèles prêt-à-porter, on va se fixer.
O. : Comment se passe la livraison dès que le marché est conclu ?
B.G. : Il y a des avions qui font Cotonou-Kinshasa en permanence depuis un certain temps, contrairement à auparavant que c’était un peu difficile.
D’habitude, je me charge de communiquer les conditions de l’expédition en rapportant le prix du kilo, tenant compte de la destination d’arrivée : Kinshasa, Lubumbashi et Matadi, pour les villes où j’ai une grosse clientèle en RDC. Avec des agences de fret ici à Cotonou, les colis sont très vite expédiés et réceptionnés au bout de 3 jours au minimum et 10 jours au maximum.
O. : Quel genre de distinction des produits offrez-vous dans votre service ?
‘’Pour ce faire, j’ai reçu à Cotonou, une formation de cette technique que je maîtrise parfaitement déjà’’
B.G. : Vous savez, dans l’habillement des Bazin, il y a la broderie, le Perlage et les pierres sur les tissus. Pour la broderie, on fait recours à des machines appropriées, tandis que pour le Perlage et l’incrustation des pierres sur les vêtements, on le fait exclusivement à la main, vous comprenez, manuellement. Le Perlage et les pierres exigent une technique rare.
O. : Qu’en est-il de ces techniques au Benin et en RDC ?
B.G. : Je n’ai jamais vu ça ici, de manière officielle, en RDC parce que les commandes que je reçois continuent, pour les chaussures, je le fais aussi, et pour les vêtements perlés. Pour ce faire, j’ai reçu à Cotonou, une formation de cette technique que je maîtrise parfaitement déjà.
O. : A quand ferez-vous profiter de vos différentes techniques aux congolais et congolaises, ou bien, vous préférez les garder pour vous-même !? Cette formation que je compte l’engager avec ma Fondation :’’ BL DIVIN AMOUR ‘’
B.G. : Non, j’ai un projet de revenir les enseigner au pays mais, avant tout, j’aimerai un peu plus me faire connaître en RDC alors que dans des autres pays ça marche pour moi ! J’attends donc de multiplier ma clientèle au pays pour pouvoir leur dire par la suite : « Vous voyez les produits perlés que je vous vends, moi là, je suis capable de vous apprendre comment les affaires ! ». Comme c’est fait à la main, je pourrai les former, partager ce que je sais. Ainsi, ça coûtera moins. Tout le monde sait combien ça vaut de commander des vêtements en Bazin et des chaussures perlés fabriqués et cousus au Benin. C’est cher !
Cette formation que je compte l’engager avec ma Fondation :’’ BL DIVIN AMOUR ‘’ dans un partenariat avec une direction spécialisée de l’E.C.C, église du Christ au Congo, pilotée par le Pasteur Serge MUKUTWA Mulol’ de la direction du programme sécurité alimentaire E.C.C, commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création.
Cette initiative va alléger les prix, permettra d’assoir une nouvelle profession et donnera du travail à plusieurs compatriotes.
O. : Enfin, Madame Betty LUKUSA GOKE, quel message, en tant que congolaise de la diaspora, active, pourriez-vous adresser aux congolais et congolaises qui sont éparpillés à travers le monde, vis-à-vis de la contribution au patrimoine national ?
‘’ Je suis juriste de formation universitaire), on ne trouve pas de travail ‘’
B.G. : Quand j’étais au pays il y a plus de 20 ans, j’étais concentrée aux études.
Une fois partie à l’étranger pour me retrouver au Benin, j’ai compris que l’entrepreneuriat était une très bonne chose, une belle opportunité pour tous. Aujourd’hui, malgré nos diplômes, (Je suis juriste de formation universitaire), on ne trouve pas de travail ! Grâce à l’entrepreneuriat, on se crée du travail pour soi et pour les autres. Entretemps, en sillonnant après plusieurs voyages, j’ai remarqué qu’il y a encore beaucoup de congolais et des congolaises qui ne font rien !
A Cotonou, ceux que j’engage, ce ne sont pas des gens qui ont été à l’école faute des moyens mais, ils s’adonnent. Ils me regardent faire 1,2,3 fois et ils ont la main. Ils sont payés par habit ! Enfin, je demande à tous les congolais et congolaises de la diaspora comme moi, de revenir au pays apporter leur expertise, ce qu’ils ont appris ailleurs.
O. : C’était un plaisir d’avoir échangé avec vous. On vous remercie Madame Betty LUKUSA GOKE.
B.G. : Je vous en prie, Monsieur le journaliste.
Guy ILUNGA KABAMBA.
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