RDC: Pays-Solution et hub énergétique pour l’Afrique. Marie Nyange exhorte à l’investissement pour une transition équitable.
« L’ambition de l’Afrique n’est pas en question, ce qui manque, c’est la mise en œuvre ». Telle est la conclusion du dernier rapport du centre de réflexion kényan Power Shift Africa (PSA), intitulé « Priorités africaines pour le continent ».

Ceci dit, depuis l’Accord de Paris, le continent continue de subir des impacts climatiques immédiats et dévastateurs — sécheresses, inondations et élévation du niveau de la mer — alors qu’il ne représente que moins de 4 % des émissions mondiales.

La COP30 de Belém au Brésil est considérée comme la première “COP de la mise en œuvre”. Ce qui représente un enjeu crucial pour l’Afrique qui réclame des actions concrètes, un financement réel, une transition juste et une reconnaissance particulière de ses vulnérabilités car, l’Afrique a beaucoup évolué sur l’opérationnalisation du financement climatique.

Pour rappel, à la COP26 de Glasgow en Écosse, les négociateurs africains avaient chèrement obtenu l’engagement, des pays pollueurs, de doubler les financements et de tenir compte d’une transition juste.

À la COP27 de Charm el-Cheikh en Egypte, une mobilisation a permis la création du Fonds pour les pertes et les dommages du continent qui se chiffrent à plus ou moins 70 milliards de dollars par an, alors que l’Afrique n’a perçu que 14,8 milliards en 2023.

A Belém, les pays-leaders africains, dont la RDC, reclament un triplement des financements, soient 200 à 250 milliards de dollars, pour bien niveler l’adaptation et la mise en place d’un mécanisme équivalent aux besoins au-delà de 2030.

L’un des sujets clés de la COP30 reviendra sur le programme de travail sur la transition juste, celle qui doit garantir que l’action climatique sera équitable, inclusive et protectrice des emplois et des communautés les plus touchées, cas peuples autochtones et communautés locales ( PACL).

C’est ainsi qu’au cours de la table ronde sur la « Transition Énergétique », Son Excellence Madame Marie Nyange Ndambo, Ministre de l’Environnement, Developpement durable et Nouvelle Économie du climat de la RDC, au nom du chef de l’Etat, S.E. Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo, a réaffirmé l’engagement du Pays-Solution, de s’aligner en faveur d’une transition énergétique juste et équitable, positionnant la RDC comme un futur hub énergétique pour le continent africain.

La Ministre a salué le leadership du Président brésilien, Monsieur Luiz Inácio Lula da Silva, soulignant l’importance de fédérer les efforts mondiaux pour atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. Elle a rappelé la décision irréversible de décarbonation mondiale actée lors de la COP28 à Dubaï, nécessitant une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et une sortie ordonnée des énergies fossiles.

Marie Nyange Ndambo : « La République Démocratique du Congo, dotée d’un potentiel exceptionnel en métaux verts et d’un bouquet diversifié d’énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire, éolien, biomasse, gaz méthane du lac Kivu), se présente comme un acteur clé de cette transition ».

L’ Atlas des énergies renouvelables de la RDC s’estime à un « potentiel hydroélectrique national de 100 000 Mégawatts. Actuellement, quinze centrales hydroélectriques exploitées par la SNEL totalisent 2 453 Mégawatts, complétées par une vingtaine d’ouvrages indépendants ». Fin de citation.

Au cœur de cette vision se trouve le projet du grand barrage hydroélectrique d’Inga 3. Ce projet, qualifié de source renouvelable, propre et compétitive, promet une empreinte carbone sur trente ans, estimée à seulement 0,015 % de celle d’une centrale à charbon équivalente.

Marie Nyange Ndambo : « Sa mise en service devrait significativement réduire les émissions de gaz à effet de serre, contribuer à la neutralité carbone régionale, décarboner le secteur minier et freiner la déforestation ».

Mme la Ministre de l’Environnement, Développement Durable et Nouvelle Économie du Climat de la RDC, la Professeure Marie Nyange Ndambo a informé qu’en parallèle, l’Agence Nationale de l’Électrification et des Services Énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) déploie des mini-réseaux solaires et des kits domestiques. L’ANSER a mis en place, le Fonds Mwinda, un mécanisme innovant visant à mobiliser 5 milliards de dollars pour l’électrification rurale et les cuissons propres.

Également, la RDC s’est engagée dans des partenariats stratégiques pour la production de batteries de véhicules électriques, notamment avec les États-Unis d’Amérique, afin de sécuriser la chaîne d’approvisionnement en minerais stratégiques et de lutter contre les circuits illicites qui alimentent l’insécurité dans l’Est du pays.

En conclusion, Mme la ministre a souligné la nécessité d’une : « transition juste, souveraine et efficace, qui allie climat, développement et dignité ».

Ceci impose des financements concrets et conséquents que les pays en développement ne peuvent mobiliser seuls. A cet effet, un appel est adressé aux partenaires et aux investisseurs internationaux à rejoindre la République Démocratique du Congo pour mutualiser les efforts et concrétiser ensemble une transition juste et équitable.

Pour ainsi dire, la RDC reste ouverte aux partenariats stratégiques pour la valorisation des solutions fondées sur la nature, ainsi que pour le transfert et la co-production de technologies bas-carbone, offrant de nombreuses opportunités d’investissement à fort impact.

La COP30 de Belém au Brésil apparaît comme le moment décisif pour tout le continent en général et, la RDC, Pays-Solution, avec les autres nations leaders, d’obtenir gain de cause pour la mise en œuvre effective de toutes les revendications et droits légitimes.
Olympus médias RDC. ( Pour les illustrations des forêts, Photos : Copyright WWF)
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